Ségolène Royal n°1 des sondages ou de la démocratie ?
Le jour vérité est arrivé. Le scrutin du PS met un terme à plusieurs semaines marquée spar une relation complexe entre la démocratie et les sondages.
Pas une semaine désormais ne se déroule sans que des sondages ne soient livrés à l'opinion publique. Pourquoi cette "sondomanie" et surtout quelles sont les conséquences pour la structuration de l'opinion publique ?
A l'origine, le sondage est destiné dans une démocratie moderne à permettre d'entendre la voix du citoyen entre deux votes officiels.
A l'exception des USA, la France est le pays qui produit le plus de sondages. Pourquoi ?
Plusieurs facteurs contribuent à cette situation.
Tout d'abord, l'absence d'un mode de sélection formalisé à l'élection présidentielle. Faute de processus clair, les sondages fournissent les éléments d'information et de clarification des forces en présence.
Ensuite, la généralisation d'un scrutin majoritaire simple qui fait que techniquement l'opinion doit finalement toujours se structurer de façon binaire y compris sur le plan local. Cette logique porte en elle une structuration permanente de l'opinion sur la base d'une question simple qui est celle de l'adhésion ou pas à la politique mise en oeuvre par le pouvoir en place.
Enfin, la Vème République est construite sur la base d'une "majoritisation" qui convient parfaitement à la logique des sondages.
La profusion de sondages peut lasser l'opinion mais présente au moins deux effets positifs très importants :
* d'une part, elle réduit l'écart d'information entre les détenteurs de sondages privés et ceux qui n'ont connaissance que des sondages publics. Plus les sondages publics sont nombreux et diversifiés, moins cet écart d'information est grand. Ce qui est un bon point dans une démocratie,
* d'autre part, la multiplication des sondages réduit les risques d'intoxication donc de manipulation de l'opinion. Dés l'instant que les sondages sont très nombreux, celui qui ne respecterait pas une stricte rigueur professionnelle serait immédiatement corrigé par un autre sondage et serait ainsi placé en difficulté.