J. Chirac et le thème de l'union nationale
Devant certaines annonces du programme de l'UMP, les chiraquiens pensent pouvoir reprendre le drapeau de l'union nationale qui serait menacée par certaines propositions.
L'union nationale peut se définir comme l'adhésion largement répandue dans un groupe social à un ensemble de valeurs relatives aux modalités de la vie en collectivité.
Les dernières enquêtes d'opinion laissent apparaître un vrai retour en force de cette notion "d'union nationale".
La cohabitation avait initialement bénéficié de ce climat. L'idée que des forces politiques opposées pouvaient s'entendre pour conduire une politique commune sur des enjeux majeurs.
Mais la cohabitation s'est vite éloignée de cette attente pour être perçue comme une situation de blocage ou de marchandages généralisés. Au début des années 2000, la cohabitation a donc eu "mauvaise presse".
Avec les actuels excès d'un pouvoir aux mains d'un seul et même parti, reprend corps le sentiment qu'une union nationale pourrait à la fois modérer les excès et permettre d'avancer.
En réalité, si l'union nationale existe déjà dans la vie politique française, c'est d'abord l'union du refus. Là il s'agirait de passer à une union pour affronter le futur. C'est une autre perspective.
Deux catégories d'unions doivent être distinguées :
- l'union-unanimité,
- l'union-contrat.
Le premier cas paraît difficilement concevable en dehors de périodes de crises particulièrement graves.
En revanche, l'union-contrat peut trouver des applications modernes intéressantes en "période ordinaire".
Les chiraquiens vont-ils s'emparer de cette approche ?