Ségolène Royal va bénéficier du séisme du 21 avril 2002
Le score de Ségolène Royal du 16 novembre est le fruit de nombreux facteurs liés certes à un besoin de changement générationnel mais aussi au vieux ressort du "vote utile".
Les sondages introduisent une nouvelle donne permanente : l'enjeu du résultat final.
Les militants du PS ne veulent pas revivre le séisme du 21 avril 2002 et l'exclusion de leur candidat du second tour de la présidentielle.
Les réservoirs politiques de chaque formation ont peu évolué.
L'extrême droite est en forte progression. Son candidat est probablement aujourd'hui au niveau du seuil des 20 %. Un bonus moins significatif impacte dans toutes les enquêtes l'UDF. F. Bayrou a franchi le seuil des 10 %. A gauche, le PCF et l'extrême gauche sont stables voire en légère érosion. Ils peuvent compter sur un réservoir cumulé de l'ordre de 8 à 10 %. Les écologistes sont à la recherche d'un nouveau souffle et ce de façon paradoxale au moment où la crise climatique, donc a priori ce qui devrait être leur cheval de bataille, est à la mode. Ils plafonnent à 6 % dans le meilleur des cas.
Tous ces chiffres montrent que, sans approche catégorielle nouvelle, les formations autres que les deux principales composantes républicaines, occupent 50 % du corps électoral. Il reste donc au PS et à l'UMP à se répartir l'autre moitié du corps électoral.
Dés que le FN est à la porte des 20 %, chaque candidature qui divise l'une de ces deux principales formations est une menace pour le second tour. Le précédent du 21 avril 2002 va terriblement peser. De Villiers et Chevènement ont, dans ces circonstances, un espace très limité.
Le 16 novembre, S. Royal a bénéficié du vote utile parce qu'elle apparaissait comme la seule en situation de gagner le scrutin présidentiel lors d'un second tour contre Nicolas Sarkozy.
Elle va désormais bénéficier d'un même réflexe qui va consister à la protéger pour participer à ce second tour. Des déclarations vers une candidature dissidente à la formalisation de celle-ci, le pas est donc plus grand et difficile que jamais bien au-delà du seul dossier des parrainages.