Ségolène Royal et la nouvelle droite
Ségolène Royal est-elle le seul rempart face à une nouvelle droite qui évolue vers un corps de pensée marqué par un ancrage de plus en plus proche des ultra-conservateurs américains ?
Le discours présidentiel marque-t-il actuellement un tournant qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler à certains égards des évolutions actuelles d'ultra-conservateurs américains ?
La sécurité deviendrait-elle le marqueur d'un nouvel Etat ?
Un Etat qui tourne la page de la logique classique d'une nation intégrée et égalitaire.
La balkanisation actuelle de la société permet-elle d'affirmer sur des bases nouvelles des considérations raciales, morales, voire même de contraintes juridiques ?
Cette exaltation de droits fondamentaux dont la sécurité peut-elle devenir la contestation à la mode soudant les citoyens contre les intellectuels et leur social-démocratie dépensière, inefficace ?
Allons-nous assister en France aussi à la naissance d'un nouveau clivage : le réveil de la "France profonde" contre les menaces de l'Etat- providence qui ne parvient plus plus à "acheter la paix publique" ?
Le dernier sondage Ifop - Le Figaro, même s'il pose des questions techniques de réalisation, indique une tendance qui doit poser de multiples questions à la gauche institutionnelle : peut-elle être débordée sur ... le peuple ?
Allons-nous assister à une élection 2012 qui serait la "revanche des bons citoyens contre les mauvais politiques" ?
Et d'un tour de "passe passe", le Président peut-il s'auto-proclamer l'avocat des "bons citoyens" en cassant un politiquement correct que la gauche viendrait défendre notamment compte tenu des contraintes de sa base militante ?
Une révolte populiste a toujours été un cocktail compliqué. Mais fondamentalement, elle repose sur deux facteurs :
- des vérités simples, quasi-grossières,
- le sentiment que ces vérités ne sont pas entendues par les dirigeants.
C'est le discours actuel new look de l'UMP.
Si la gauche incarne l'establishment, les lignes deviennent fragiles.
Il faut beaucoup de subtilité pour résister à un discours de ce type :
- montrer que des solutions existent,
- que ces solutions ont déjà été mises en oeuvre (la "preuve locale" notamment),
- se détacher des partis pour ouvrir de nouveaux ancrages,
- parler à l'émotion et non plus à la raison.
Toutes ces qualités sont l'ADN de Ségolène Royal. Et si dans ce contexte, elle devenait le rempart le plus efficace pour sortir la gauche d'une approche dogmatique qui pourrait ressembler à un suicide de plus, certes sur de nouvelles bases, mais à un suicide quand même ... ?
La tonalité et le contenu du 18 septembre seront déterminants pour disposer d'une esquisse de réponse.
Elections US de novembre 2010 sur notre blog : BlogExprimeo