Ségolène Royal et le rebond difficile
Ségolène Royal est passée au statut d'outsider au moment même où la mode des "valeurs féminines" s'affirme outre-atlantique dans des conditions sans précédent. Le rebond est-il encore possible ?
Ségolène Royal doit combler trois déficits pour changer son actuel statut d'outsider.
Tout d'abord, elle doit redéfinir un contenu avec lequel elle incarne une identité claire, une valeur ajoutée perçue par l'opinion. La fête de la Fraternité le 18 septembre sera peut-être le temps fort de ce rendez-vous avec un contenu novateur ?
Ensuite, elle doit rompre son isolement progressif. Depuis le lendemain de la présidentielle 2007, le parcours de Ségolène Royal est marqué par un "chemin du deuil" dans la douleur, les crispations, l'isolement. Il lui faut revivre le collectif. Aux Etats-Unis, le collectif est la force de Sarah Palin. Elle apparaît comme la capitaine d'une équipe de talents nombreux et complémentaires certes politiques mais aussi journalistiques. A l'opposé, Ségolène Royal est perçue comme seule, de plus en plus seule.
Enfin, Ségolène Royal doit retrouver l'appétit du pouvoir national. Sa "preuve locale" semble prendre toute son énergie pour une responsable accoutumée à aller dans les détails.
Pour toutes ces raisons, si le rebond n'est pas à exclure, il apparaît de plus en plus délicat. La bataille des positions est engagée pour 2012. Il n'y a plus de temps à perdre si la volonté existe encore.