Ségolène Royal reçoit son investiture officielle
Journée importante dans le lancement de la campagne présidentielle 2007. Le PS officialise l'investiture de sa candidate pour 2007. Un moment solennel où la candidate devient pleinement celle du Parti Socialiste mais aussi au-delà. La première fois qu'une élection présidentielle Française se déroule avec une chance réelle de victoire pour une femme.
Tout au long de sa campagne, Ségolène Royal devra gérer avec soin sa condition féminine. Sa candidature est en effet un symbole qui dépasse largement la représentation de son seul parti politique. Sa réussite pourrait engager des modifications que nous espérons durables marquant des évolutions parties de très loin.
L'image de la femme a reflété des conditionnements sociaux profonds. La femme a une image comme d'autres membres du corps social sont dotés d'une représentation forte.
Cette image a imprégné les consciences et peut-être fini par construire certaines réalités qu'il importe de changer.
Pendant des décennies, la femme a été considérée par sa fonction davantage que comme personne.
La femme était ainsi presque en permanence une "femme-piège" qui est perçue par l'autre pour d'autres aspects que sa propre existence. Certes cette situation n'est pas réservée à la condition féminine mais elle fut particulièrement développée dans ce domaine.
Quelles sont ces modifications que nous souhaitons imaginer durables ?
La première concerne l'éclatement des vieux carcans. C'est la fin des fonctions strictement réparties, des systèmes verrouillés dans lesquels des sphères de pouvoirs par exemple étaient interdites aux femmes. Mais cela doit aller bien au-delà.
Pendant des siècles, les relations hommes / femmes étaient régies par des repères finalement proches d'une organisation animale. Les hommes chassent, font la guerre, produisent, décident. Les femmes procréent, élèvent les enfants, exercent les responsabilités domestiques. C'est cette "répartition" des rôles qui doit être modifiée.
La seconde modification majeure est relative à l'émergence du respect de la différence. Cette différence n'est plus infériorité. Il ne doit pas y avoir de hiérarchie entre les sexes. L'autre est un autre et doit être admis en tant que tel. Il ne doit y avoir ni complexe, ni méfiance. L'autre doit être admis comme autre tout simplement.
Le défi de S. Royal c'est d'exprimer l'avancée de la condition féminine sans s'enfermer dans cette condition car ce serait lui imposer un terrible recul.