Ségolène Royal et la présidentielle impossible

  • Segolene Royal
  • Martine Aubry

L'implosion de l'électorat de gauche est en cours. L'enquête Ifop sur la présidentielle 2012 montre le double défi du PS : ses ultras font 17 % du corps électoral et défendent des thèmes qui ne peuvent qu'effrayer sa sociologie qui a beaucoup évolué. Et si les déclarations de Ségolène Royal n'étaient que la monnaie de la "pièce 2007" ?

Le PS est entré dans une redoutable tenaille :

- d'une part, il est désormais le parti des employés et des professions intermédiaires. Il a donc une sociologie de social-démocratie classique qui devrait l'attirer au centre,

- mais d'autre part, sa majorité du second tour ne peut qu'être construite avec des appoints très radicalisés à un niveau cumulé très important : 17 % de l'électorat global.

Il y a là deux courants contraires.

Sont-ils conciliables ? C'est tout le défi de Martine Aubry : comment recycler les ultras ?

Les conditions de l'entrée du PS dans l'actuelle grève risquent de considérablement l'affaiblir à la sortie.

Et si finalement, les déclarations de Ségolène Royal en faveur de la rue n'étaient que le "juste retour" des difficultés posées par le parti socialiste en 2007 ? Sous des apparences de discipline partisane, la Présidente de région n'a-t-elle pas fait monter les enchères dans des conditions qui rendent le recyclage des ultras encore plus difficile ?

Il y aurait là une façon habile pour montrer au PS que seul le chemin exploré par elle en 2007 est réaliste car il faut écouter la sociologie nouvelle de ce parti et non pas les traditionnels porte-voix qui l'écartent des allées du Gouvernement en le mettant en porte à faux avec cette nouvelle sociologie ...

  • Publié le 22 octobre 2010

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