Ségolène Royal et le discours de crise
Ségolène Royal reprend son tour de France petit cahier à la main pour montrer combien elle écoute et note les remarques. Elle a retrouvé le punch du challenge qui la tient à coeur.
Le discours sur la crise a engendré une crise du discours politique.
Depuis 40 ans ( le 1er choc pétrolier de 1973 ), la crise a envahi le discours politique. La crise explique tout, justifie tout et son contraire.
Régulièrement, sur l'air du "c'est la faute à la crise", tous les hommes politiques, à gauche comme à droite, se retrouvent pour justifier leur impuissance ou leur impopularité.
Cette abondance a dénaturé le mot crise. Il est devenu un non-événement suscitant ni émotion ni réflexion.
Ecran ou excuse, la référence à la crise dissimule l'échec ou les choix d'une politique.
A force de parler ainsi de la crise, le discours politique est entré en crise.
L'histoire nous apprend que le discours de crise acquiert sa propre identité.
Il existe une veine du discours politique de crise populaire et démagogique qui porte en lui l'affrontement.
La crise échappe, dans une certaine mesure, aux clivages idéologiques et condamne le discours politique à suivre la même voie. L'idéologie est désacralisée. L'esprit partisan n'est plus de mise.
Le discours politique sous l'effet de la crise a donc été contraint de perdre de son abstraction et de s'ouvrir aux réalités concrètes.
C'est la construction de ce message qui est le vrai grand chantier des prochains mois et l'enjeu déterminant des prochaines élections.
En 2012, l'opinion aura plus de 40 mois de crise "avec elle". Il est difficile d'imaginer que cette réalité soit sans impact sur l'élection.
Ségolène Royal ne peut ignorer cette réalité et incarne une logique de "la base" qui devrait faire bouger les lignes.
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