Le Mouvement Tea Party phénomène de 2010
Le magazine Time place le Mouvement Tea Party en seconde position, juste après facebook comme phénomène de l'année 2010 et avant WikiLeaks. Ce classement change la portée du phénomène pour celles et ceux qui avaient voulu en marginaliser la signification.
Le magazine Time vient de publier son classement des tendances fortes sur 2010. En tête, Facebook. Puis, le Mouvement Tea Party qui devance WikiLeaks en troisième position. Ce classement est intéressant à maints égards comme chaque année.
A ceux qui voyaient dans le Mouvement Tea Party, un mouvement ponctuel de "poujadisme" activé par quelques femmes passionnées avides de popularité, ce classement remet à sa place de telles approches.
Le véritable mouvement de fond c'est la naissance d'un réflexe : qui paye décide !
Puisque les contribuables payent, les véritables décideurs doivent être les citoyens-contribuables. C'est le retour au socle fondamental de la pyramide démocratique. La base décide.
Au moment où Obama repart en campagne avec ses méthodes habituelles, tous les observateurs témoignent que s'il ne règle pas une question essentielle, son rebond est très difficile. Cette question c'est la crise financière :
- combien a-t-elle coûté aux contribuables ?
- quelles assurances sont données pour qu'une nouvelle crise ne se produise pas au moment où des boni records sont empochés ?
La situation en France s'annonce sur les mêmes bases ; ce qui d'ailleurs limite considérablement les perspectives d'une candidature de DSK, banquier des Etats.
L'opinion se livrera aux extrêmes si elle n'obtient pas la réponse qu'elle attend légitimement. Nicolas Sarkozy ne pourra mettre en oeuvre sa stratégie de "retour au peuple" tant qu'il n'aura pas réglé cette question.
Il y a en réalité trois étapes d'un même sujet :
- comment l'argent a pu être trouvé alors même que les caisses sont présentées comme vides pour tous les autres dossiers ?
- cet argent a-t-il été rendu par les banques ? Si oui pour quels montants et selon quelles conditions techniques ?
- de nouveaux épisodes de ce type sont-ils possibles et si oui pourquoi les actuels boni sont alors délivrés avec une telle inconscience ?
Tous les conseillers d'Obama pour 2012 considèrent que tant que sa relation avec les banquiers n'aura pas été clarifée, son rebond électoral est quasi-impossible.
Il est probable qu'il en sera de même en France. Nicolas Sarkozy traverse un trou d'air électoral depuis l'été 2007 : pas une seule élection gagnée depuis cette époque ! Avec la crise, l'impopularité a pris une autre dimension : la colère. Comment est-il concevable dans une démocratie que les contribuables renflouent des banques dans des conditions techniques aussi peu lisibles ? Pourquoi cette alliance ? Pourquoi cette complicité ?
Le réflexe du "qui paye décide" commence à percer. Aux Etats-Unis, le Mouvement Tea Party prépare une campagne à destination des banquiers sur le thème "rendez l'argent". Il serait bien étonnant que la France reste à l'écart de cette tendance.