Ségolène Royal et la "leçon Kennedy"

  • Segolene Royal
  • Martine Aubry

Hier sur LCI lors du "grand débat RTL", la leader socialiste est apparue fatiguée, à la recherche d'un dynamisme perdu depuis 2007, presque ... résignée. Elle peine manifestement à retrouver le souffle de 2007. En 2007, il était possible de "tomber amoureux" des débats de Désirs d'avenir mais pas d'Oseo qui a occupé tant de place hier. Hier, il fut beaucoup trop question de dossiers très techniques.

Un débat sur une série "The Kennedys" relance actuellement deux questions majeures : jusqu'où aller "derrière l'image" et surtout à quoi tient la mode dans la durée.

Il est possible d'appliquer cette question à l'Histoire. Mais c'est aussi un sujet pour le présent.

Pour l'Histoire, la famille Kennedy se prête à merveille à ce sujet. Elle est composée de trois figures majeures :
- John Kennedy : celui que tout le monde aime,
- Joe Kennedy : celui que tout le monde aime ... haïr,
- Robert Kennedy : celui que tout le monde aime ... ignorer ou du moins sous-estimer.

Et si la vérité était totalement différente dans cette "répartition des rôles" ?
C'est un magnifique sujet.

Dès 2008, les journalistes américains ont effectué des progrès considérables pour investiguer la "vraie vie" d'une campagne : qui fait quoi ? Comment le candidat se prépare ? Comment il organise ses déplacements ?

John Edwards a été alors la première victime de cette méthode caricaturant l'esquisse de Gary Hart et de ses frasques d'avant hier.

Ces émissions ont rencontré des audiences fortes.

La France est à l'écart d'une telle méthode. Elle reste au devant de la scène avec les images bien conditionnées où tout le monde est en "habits du dimanche".

Qui va casser cette logique ? Quel journaliste ? Quel candidat acceptera que le "regard derrière la scène" soit enfin possible ? S'agira-t-il de la nouveauté pour 2012 ?

En réalité, la leçon Kennedy est double :

- c'est le poids de la séduction sur le seul pouvoir : Baudrillard avait remarquablement définit la différence : "la séduction représente la maîtrise de l'univers symbolique tandis que le pouvoir ne représente que la maîtrise de l'univers réel". Kennedy est d'abord la séduction bien avant le pouvoir. C'est pourquoi, il reste tant à la mode.

- c'est le poids de la mode : être beau d'abord dans le regard d'autrui parce que l'opinion a horreur de se déjuger dans le temps.

Ce sont les deux défis actuels de Ségolène Royal pour son rebond :
- incarner la séduction et pas le pouvoir,
- revenir à la mode en retrouvant ses fondamentaux de 2006.

Tant qu'elle s'éloignera de ces réalités, il est probable que le rebond sera très difficile.

  • Publié le 24 janvier 2011

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