Hervé Morin et l'erreur de timing
Les primaires existent aussi maintenant, de facto, dans la vie politique française mais elles ont un autre habit que les scrutins américains de consultations des deux partis. Elles ont pour nom : sondages et changent fondamentalement la donne du timing pour la présidentielle.
Aux Etats-Unis, dans la sélection des candidats, les primaires sont les sondages de terrains "localisés".
En France, la sélection intervient par une autre primaire : les sondages.
Il y a actuellement trois candidats qui s'installent aux yeux de l'opinion :
- le Président virtuel : DSK,
- le Président challenger : Sarkozy,
- la populiste dynamiteuse : Marine le Pen.
Si cette donne s'installe, elle sera difficile à faire bouger significativement car elle crée une structuration ensuite auto-entretenue.
La pré-campagne se déroule actuellement sous nos yeux et des candidats s'éliminent faute d'adopter un nouveau calendrier de campagne.
Ils se placent dans une seringue redoutable :
- pourquoi voter pour eux puisqu'ils ne sont pas candidats sûrs ?
- pourquoi voter pour des candidats qui seraient des perdants sûrs ?
Lors d'une présidentielle, l'opinion majoritairement vote pour un gagnant. C'est la dynamique de la "gagne".
Repousser à l'automne l'officialisation de candidature, c'est prendre le risque de la banalisation et de la dévalorisation.
La banalisation, car la quasi-totalité des candidats vont occuper cette fenêtre de tir.
La dévalorisation, car comment créer une dynamique de campagne quand la perspective perçue est de plafonner à ... 5 % au mieux ?
L'appropriation de la campagne par les médias structure désormais l'opinion dans des conditions inédites.
Pour suivre les étapes de la présidentielle américaine 2012, il suffit de cliquer sur le lien suivant : 2012live