Marine le Pen et l'esprit de crise
Les dernières enquêtes d'opinion montrent des évolutions profondes dontun doute généralisé face aux mesures du pouvoir et un divorce profond sur le "printemps arabe". Des constats qui devraient profiter à Marine le Pen, une nouvelle fois.
Les enquêtes publiées ces derniers jours attestent, si besoin était, de nouvelles lignes importantes :
1) Le remaniement n'emporte pas une nouvelle confiance (cf enquête Louis Harris publiée ce jour). Alain Juppé bénéficie d'une cote correcte sans plus grâce à son camp d'origine très mobilisé derrière lui. Pour Longuet et Guéant, le seuil de départ est bas.
L'opinion est entrée dans le doute généralisé.
2) Le "printemps arabe" est loin d'être perçu comme un printemps par les Français (enquête Louis Harris publiée ce jour). C'est d'abord une peur avant d'être un espoir. Une peur multiple : depuis l'islam jusqu'à l'immigration en passant par des heurts non maîtrisables.
3) L'emploi et le pouvoir d'achat s'installent largement en tête des préoccupations. La fracture nouvelle est entre : ceux qui comptent / ceux qui ne comptent pas. Ceux qui comptent face à l'érosion du pouvoir d'achat, face aux angoisses des menaces ne supportent plus ceux qui ... ne comptent pas.
C'est pourquoi le dossier des vacances (Fillon, MAM, Guaino ...) comme des déplacements sont des chiffons rouges pour l'opinion toutes préférences partisanes confondues.
Un esprit de crise est installé.
Il demande de l'exemplarité ce qui est un niveau encore plus élevé que la morale sauf à considérer que l'exemplarité en temps de crise c'est tout simplement la morale du respect de l'autre ...
Ce contexte ne peut que profiter à Marine le Pen car le fossé se creuse manifestement entre le pouvoir, les politiques classiques et l'opinion.