Marine le Pen et les fausses peurs

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  • Marine Le Pen

Les sondages actuels montrent exclusivement que la présidentielle 2012 s'ouvre dans une incertitude absolue dans un climat de forte aspiration au neuf. Les autres interprétations visent essentiellement à animer une pré-campagne poussive.

Une campagne électorale a beaucoup de points communs avec une compétition sportive. La pré-campagne ressemble à l'échauffement. Mais l'échauffement n'est pas le match et encore moins le résultat définitif.

L'actuelle cote de popularité de Marine le Pen n'a rien de surprenant ni rien d'inquiétant.

Rien de surprenant, parce que l'opinion a passé de nombreux messages depuis longtemps déjà. Marine le Pen a même des réserves de progression encore devant elle. Toutes les enquêtes sérieuses le montrent de façon cohérente depuis plusieurs mois.

Cette situation n'est pas inquiétante parce que c'est l'échauffement. L'opinion parie sur l'outsider qui peut tout bousculer parce qu'lopinion rêve de tout bousculer. Mais le match n'a pas commencé. Quand le match va commencer, les tempéraments et les réalités vont prendre le dessus. Certains vont réussir des tournants. D'autres vont les manquer comme dans toute compétition sportive.

Ce qui est sûr, c'est que trois éléments seront importants :

1) L'opinion sera là. La présidentielle mobilisera beaucoup parce que la présidentialisation du système français fait de cette élection le temps de pouvoir sans équivalent et l'opinion n'entend pas le rater. Il suffit de constater la place des derniers sondages dans les conversations et anticiper une mobilisation élevée.


2) Nicolas Sarkozy aborde cette compétition manifestement très affaibli. Il n'a pas de bons résultats et il n'est pas aimé. La cote d'affection pourrait équilibrer celle du bilan. Mais la première n'est pas davantage au rendez-vous que la seconde.


3) Face aux actuelles enquêtes d'opinion, chacun aime se faire peur comme lors des pronostics d'avant match. Mais chaque enquête porte techniquement trois points de marge technique d'erreur et 35 % en moyenne de "ne sait pas". Le cumul des deux réalités techniques change considérablement bon nombre des commentaires.

La réalité : la présidentielle 2012 s'annonce dans l'incertitude la plus totale.

Deux tendances pointent comme des tendances fortes : la course au peuple et la course au neuf.

La course au peuple recouvre l'attente d'une offre précise sur les priorités quotidiennes.

La course au neuf recouvre l'attente d'une offre qui tourne des pages et même ferme des livres d'un système décrédibilisé.

Ce sont sur ces deux terrains (peuple et nouveauté) que le match va se jouer. Le reste relève davantage actuellement de l'organisation de fausses peurs pour animer les audiences ou structurer autrement les candidatures.

  • Publié le 8 mars 2011

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