Martine Aubry et la présidentielle new look
L'économie semble dominée par les agences de notation et la politique semble désormais gouvernée par les ... sondages. DSK et Marine le Pen changent la donne et imposent aux autres candidats un rythme en totale rupture avec les habitudes.
Le rythme électoral classique reposait sur 4 étapes successives :
1) le pacte électoral qui était composé d'un projet et d'une perspective d'alliances politiques,
2) le lancement de la campagne par l'explication autour du pacte électoral. C'était le temps des débats et l'enjeu de la conviction,
3) le souffle des adhésions : le temps du débat débouche-t-il sur de bons résultats donc des perspectives de victoire ?
4) L'épilogue de la campagne : la dernière ligne droite avec les ultimes remises en question éventuelles.
Maintenant, un nouveau rythme s'installe :
1) l'épilogue de la campagne est devenu le repère initial : qui va gagner devient la question qui structure tout le timing,
2) le souffle des adhésions devient un réflexe "mécanique" structuré non pas par la comparaison des offres (qui n'existent plus) mais par la logique de la "finale" avec une dynamique pour partie auto-entretenue par les bons chiffres dans les sondages,
3) le pacte électoral devient le temps discret des priorités générales destinées à ne pas contrarier les bonnes tendances déjà constatées,
4) le lancement officiel de la campagne est une sorte d'"arrivée en gare" d'une dynamique déjà acquise aux yeux de l'opinion.
Tous les candidats qui sortent de l'offre des gagnants vivent une érosion accélérée.
Etre gagnant c'est appartenir à la finale, puis gagner la finale.
Martine Aubry comme tous les outsiders PS sont pris au piège de ce nouveau rythme. La primaire parait pliée avant même d'avoir commencé.
Cette nouvelle logique, qui semble avoir été minutieusement orchestrée par une agence de communication supposée proche de DSK, change totalement la logique du premier tour qui n'est plus la compétition des représentations mais la qualification pour la finale donc la diminution des représentations sans chance d'être en finale. Il n'est pas sûr que la démocratie gagne à cette évolution.