Marine le Pen et son nouvel ADN
Depuis les cantonales, la bataille de l'interprétation sur les raisons du score du FN fait rage. Les grilles de lectures évoluent.
La première grille de lecture a été "culturelle" : à force de parler d'identité, la majorité présidentielle aurait favorisé une évasion d'une partie de son électorat.
Cette grille ne résiste pas aux chiffres. Une partie de l'électorat de gauche a aussi rejoint le FN.
Une seconde grille est celle de la mondialisation. Il y aurait les "partis du large" (UMP, PS ...) et le "parti de l'intérieur", protectionniste, replié sur lui-même (FN).
Cette grille de lecture émerge ces derniers jours.
La troisième grille de lecture est celle de la crise du système politique. Il y aurait les "partis classiques qui incarnent le système" (UMP, PS ...) et 'l'autre parti" (FN) : celui qui a été rejeté par les partis classiques.
C'est probablement cette grille là qui est la plus sérieuse. Dans des circonstances différentes, il faut noter actuellement une percée des partis contestataires des "partis classiques". C'est l'actuel socle de la poussée du NPD au Canada qui réalise des scores inédits alors même que son leader mène une campagne très effacée.
Il engrange le rejet des "partis classiques".
Il est le refuge pour donner le "carton rouge" aux partis classiques.
C'est le nouvel ADN de Marine le Pen ; ce qui explique que des candidats inconnus, n'habitant pas le Canton aient eu des scores très élevés. L'électorat choisissait le principe du "carton rouge" et non pas le représentant local.
Cette grille de lecture est actuellement peu défendue en France puisqu'elle responsabilise tous les responsables des partis politiques classiques dans la poussée du FN.
Si des études qualitatives la confortent, le seuil de Marine le Pen s'élève considérablement tant le rejet du "système classique" est fort.
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