Luc Ferry et la république des coquins
Après JF Kahn, Luc Ferry, en raison de ses dernières déclarations, risque d'incarner à son tour l'intellectuel pris dans une tourmente qui risque rapidement de le dépasser.
L'individu doit être la valeur suprême dans toutes les sphères de la société. C'est d'ailleurs là l'une des plus belles définitions d'une société démocratique quand elle est "une école d'individualisation où chacun est plus précieux que tous".
Ce respect de l'individu est la protection absolue de la personne humaine : de sa liberté de pensée jusqu'à son intégrité physique.
Par un curieux hasard, le mot individu est sans féminin. En ce moment, ce sont souvent des femmes qui défendent pourtant le mieux cette valeur de l'individu.
Elles le font quand par exemple dans de nombreux cercles de pouvoirs, des décideurs ne respectent pas l'individu ou plutôt le traitent comme un snob change de cravate, comme un cuisinier change de sauce ou un écrivain change de stylo : un objet à discrétion !
C'est ce régime "à discrétion" qui doit prendre fin et sans discrétion ! Ce despotisme qui aujourd'hui s'offusque qu'il puisse enfin y avoir la liberté de parler dans ce domaine. La liberté n'existe que quand le courage refuse la fatalité dans le choc des trop puissants avec les trop faibles.
Parce que ce courage prend de nouvelles formes, c'est une nouvelle liberté individuelle qui est en marche contre les tyranneaux des bureaux obscurs d'où rien ne devrait fuiter. L'abus du secret est une injure à la démocratie. De quels droits peut bénéficier un citoyen qui ne sait pas ?
Existerait-il une "liberté à crédit" à la condition de ne pas dépasser certaines frontières ? Que pourrait être cette liberté là ?
Il ne s'agit pas d'un voyeurisme dans les alcoves comme des gamins avides de sucreries ouvriraient un placard d'ordinaire fermé à clef. Il s'agit tout simplement de refuser des jeux de dupes quand les moralisateurs ne le sont qu'en apparence.
Il n'est que temps que des décideurs qui ouvrent davantage la braguette que les dossiers rendent des comptes face à des personnes qu'ils ne voulaient que "soumises et anonymes". Chaque fois qu'un individu gagne de la liberté dans son corps, c'est autant de liberté gagnée dans sa conscience.
C'est cette liberté là qu'il faut conquérir par le droit à la vérité sur des faits de violences physiques pour que ces délinquants ne puissent croire qu'ils vont pouvoir se réfugier derrière les derniers privilèges consistant à se payer de mots pour échapper à des actes d'une extrême gravité.