Martine Aubry et le risque de confusion
Martine Aubry présente une équipe de campagne qui compte des membres du courant Emmanuelli - Hamon et des représentants de DSK, parfois même des ex-rocardiens. Comment la "synthèse" peut-elle vivre à l'épreuve des arbitrages ?
Dès août 2005, Michel Rocard a tout résumé dans un entretien paru dans le Nouvel Observateur (22/08/05).
Il indiquait notamment :
" M. Rocard.ââ¬â Si la synthèse est une capitulation des guesdistes, pourquoi pas? Mais je n'y crois pas parce que j'estime mes adversaires. Je crois la démarche de Fabius profondément opportuniste. Mais Emmanuelli est un guesdiste sincère. Mélenchon, un intellectuel, presque un philosophe de la politique. Je ne mets pas leur honnêteté en doute. Et je ne minimise pas nos désaccords. Quand je lis les tenants du non à la Constitution européenne, je me rends compte à quel point des gens comme moi sont un boulet pour eux. Ils pensent que le choix de l'Europe est un piège qui nous entraîne dans le néolibéralisme en nous privant de nos leviers de commande. Ils croient au retour de la politique nationale. Je pense exactement le contraire. Au fond, nous devenons de jour en jour insupportables les uns aux autres. Nous nous paralysons mutuellement. Nous devons nous libérer."
Martine Aubry vient d'effectuer un choix contraire pour des raisons manifestement électorales.
C'est un choix très important pour l'avenir de la gauche française qui a décidé, une fois de plus, de ne pas clarifier les ancrages idéologiques parfois très opposés.
Pas sûr que ce choix résiste aux secousses de la campagne ?