Martine Aubry et le choc à gauche
La compétition 2012 ressemble assez fidèlement au choc classique des deux sensibilités de la gauche française depuis 1981 :
- la gauche étatique,
- la social-démocratie.
Le tournant des dernières années a été celui de Laurent Fabius quand il a quitté son positionnement de « techno-crake » moderne pour revenir aux coalitions de l’ancien siècle. Il a tourné la page de la seconde moitié des années 80 qui l’avait vu proclamé champion d’une « société moderne », la « France branchée » qui accepte le marché, l’Europe et les nouvelles technologies.
Le 1er semestre 2005 l’a alors replacé en fidèle héritier de François Mitterrand cherchant à rassembler la « gauche » pour battre la « droite ».
L'un des leaders emblématiques du PS revenait aux anciennes grilles de lectures et refusait d’ouvrir une page blanche qui corresponde à la réalité sociologique présente. Il n'y aurait pas de "New Labour" à la Française.
Tant que le PS ne règle pas cette question de fond quant à son ancrage idéologique, il s'affaiblit lors des compétitions présidentielles parce que le choc à gauche est difficilement compatible avec la clarté des arbitrages nationaux. La cohésion passe alors par le flou et ouvre des brèches à la concurrence.
Martine Aubry n'échappe pas à cette réalité. C'est l'échec de l'exercice de sa fonction de Première Secrétaire et, comme candidate, elle le constate actuellement. L'implosion du PS est inscrite dans la logique de son éventuelle défaite de mai 2012. En cas de victoire, cette implosion est inscrite dans ... les arbitrages budgétaires pour 2013.