Hervé Morin et les vrais défis d'une présidentielle
La décision de Jean Louis Borloo montre l'immensité de la distance de la "coupe aux lèvres" dans le cadre d'une présidentielle.
Trois obstacles majeurs expliquent une décision comme celle de JL Borloo :
1) La réalité de l'organisation : en 2007, les résultats ont été presque à la proportionnelle des dépenses engagées. Nicolas Sarkozy a dépensé plus de 21 millions d'euros à cette occasion. Des candidats non assurés du remboursement des frais légaux prennent un risque financier considérable sans avoir même les moyens financiers d'une campagne performante.
Le préalable demeure le "trésor de guerre" et seules deux formations ont ce trésor de guerre : l'UMP et le PS.
2) Le nombre et l'implication des militants : pour une campagne efficace, il faut d'abord de l'argent puis des relais donc des militants motivés pour donner du temps. Là aussi, en dehors de l'UMP et du PS, les forces militantes sont faibles.
3) La réalité du calendrier : la logistique est le défi de l'année qui précède pour tout candidat "émergent". Sans le respect de cette contrainte, le combat est celui de la "fleur au fusil".
Le FN échappe à de telles contraintes parce qu'il bénéficie d'un vote protestataire "captif" qui échappe aux logiques des campagnes comme les dernières cantonales l'ont montré.
Pour tous les autres partis, la logistique prime sur les meilleures bonnes volontés. Borloo a d'abord fait preuve de réalisme. Il devrait être suivi par de nombreux autres postulants parce que la campagne électorale se vit dans les réalités.
Hervé Morin pourrait être le prochain sur la liste.