François Hollande et le nouveau leadership ?

  • Francois Hollande

A chaque présidentielle, l'opinion choisit un candidat qui est presque à l'opposé du profil du sortant comme si elle progressait par changements radicaux.

En 1974, elle choisit la jeunesse de VGE pour succéder à un Président malade.

En 1981, elle choisit l'ancrage populaire de Mitterrand en réaction à un style aristocratique de VGE qu'elle n'acceptait plus.

En 1988, elle se range derrière un "sage" qui est supposé tourner la page des périodes sectaires ou perçues comme telles. Tout l'art de Mitterrand à cette époque est d'avoir mis à profit la période de cohabitation (1986-1988) pour changer d'image grâce notamment au succès de la formidable campagne sur la "tontonmania".

En 1995, c'est la réaction au "pouvoir perçu" transféré à Matignon pour cause d'effacement du Président pour cause de maladie et l'opinion choisit le populaire Chirac face à la "chaise à porteur" supposée incarner l'éloignement hautain de Balladur.

En 2002, c'est le "nouveau populaire" Chirac qui bénéficie des malheurs que le "rigide Jospin" lui aurait infligés y compris en dénigrant son état civil et les conséquences qui en résulteraient froissant d'un coup l'immensité du collège des seniors.

En 2007, face au "roi fainéant", image accréditée dans l'opinion par l'idée que Chirac incarnerait l'immobilisme, l'opinion choisit alors le mouvement, l'énergie, la rupture : Sarkozy.

Et en 2012 ? La faiblesse principale de Nicolas Sarkozy peut résider dans l'image qu'il aurait été d'abord l'allié des puissants mais aussi celui qui tranche trop n'hésitant pas à "faire violence" aux grands équilibres habituels de la société française. De là à penser que la "mollesse" deviendrait une qualité par la douceur, la compréhension et la bonhommie qu'elle peut porter, il n'y a qu'un pas et ce pas est peut-être en train d'être franchi par l'opinion ?

Si c'est le cas, François Hollande incarnerait le leadership ponctuel de 2012. Ce constat s'il devait se vérifier serait le pire message annonciateur pour Nicolas Sarkozy car il est toujours difficile de "gagner contre l'opinion" et contre le profil qu'elle se fait pour exercer une fonction à un moment donné.

  • Publié le 17 octobre 2011

Partagez cet article :

Exprimez votre avis :