Nicolas Sarkozy et les économies impossibles
A la demande de panorabanques.com, comparateur de banques sur Internet, Harris Interactive a réalisé la première vague d'un baromètre trimestriel interrogeant le regard des Français sur leur pouvoir d'achat. Cette première vague d'enquête proposait une approche globale du sujet. Des dimensions plus précises seront intégrées dans les enquêtes à venir.
Dans un contexte de crise économique et de progression du chômage en France, cette première vague visait à appréhender le regard porté par les Français sur leur pouvoir d'achat : ce sujet les préoccupe-t-il ? Quelles sont les perspectives qu'ils se fixent ? Quelles sont les marges de progression qu'ils identifient ?
Quels sont les principaux enseignements de cette enquête ?
Le pouvoir d'achat constitue un sujet de préoccupation pour près de neuf Français sur dix (86%), dont 37% se disent même « très préoccupés ». Il est nettement plus fréquent de se déclarer « très préoccupé » lorsque l'on dispose de revenus faibles (52% « très préoccupés »), lorsque l'on réside en HLM (48%) ou encore lorsque l'on est à la tête d'une famille monoparentale (54%).
68% des Français s'attendent à une dégradation de leur pouvoir d'achat au cours des mois à venir et 75% font le même pronostic concernant le pouvoir d'achat de l'ensemble des Français. Notons que l'on observe une forte corrélation entre le jugement que l'on porte sur son propre pouvoir d'achat et celui relatif au pouvoir d'achat des Français en général : le fait d'être inquiet pour son propre pouvoir d'achat pousse donc au pessimisme en ce qui concerne le pouvoir d'achat des Français en général.
Dans ce contexte, pour l'année à venir, certains sacrifices financiers semblent « acceptables » aux yeux des Français : une majorité d'entre eux envisagent de restreindre leurs dépenses en matière de loisirs (57% comptent les réduire), d'équipement de la maison (55%), de produits culturels (54%) ou encore d'habillement (53%).
En revanche, seule une minorité de Français envisagent de réduire leurs dépenses de santé (18%), d'alimentation (29%) ou de communication (37%). Les Français ne semblent pas non plus avoir l'intention de renoncer à leurs petits plaisirs alimentaires : 43% indiquent ne pas envisager de les restreindre, même pour réduire leur budget.
Si les Français se montrent inventifs dans les « petits gestes du quotidien » leur permettant de réaliser des économies, ils ont le sentiment qu'il leur sera difficile de faire davantage d'économies, puisqu'une majorité de Français déclare déjà mettre en pratique bon nombre d'efforts, que ce soit dans leur comportement pour leurs achats incontournables, ou dans leur consommation d'électricité (73% déclarent déjà faire des efforts) et d'eau (66%).
Un Français sur quatre (26%) affirme avoir déjà utilisé un comparateur de services et une proportion équivalente (29%) affirme qu'elle envisage de le faire à l'avenir, mais 42% des Français ne pensent pas y avoir recours dans l'année à venir.
Dans ce contexte très particulier, les perspectives d'économies présentées prochainement par Nicolas Sarkozy seront donc analysées avec une vigilance toute particulière. Il est probable que le Président sortant veillera également à scotcher le PS à son image "dépensière" pour montrer à l'opinion que la hausse des impôts impactera le pouvoir d'achat, qui est aujourd'hui la priorité des préoccupations.