Eva Joly et la crise plus profonde du discours des Verts ?
Beaucoup de commentaires accompagnent aujourd'hui les élections en Rhénanie du Nord Wesphalie en Allemagne (le Land le plus peuplé d'Allemagne avec 18 millions d'habitants). La CDU d'Angela Merkel a perdu 9 points depuis les dernières références électorales. Le SPD a certes progressé. Mais deux autres enseignements méritent l'attention :
- la stabilité des Verts,
- la percée du Parti des Pirates qui fait une entrée de plus dans un Parlement régional avec près de 8 % des suffrages.
Le "discours vert" est-il en train de décrocher de la réalité de la crise et d'être débordé par deux autres approches : celle de la "gouvernance incontournable" et celle de "la radicalisation des colères" ?
En France, le score d'Eva Joly a été entièrement présenté comme lié à la personnalité même d'Eva Joly (ses formules, son tempérament, son accent ...). Mais si la réalité des difficultés était ailleurs ? Si le "discours vert" n'avait pas su prendre le tournant de la crise ?
Ce sera un volet important à suivre lors des législatives françaises de juin 2012.
Si Eva Joly doit porter toute la responsabilité du mauvais score de la présidentielle, cela signifie que les Verts vont rebondir en juin 2012 puisqu'ils ne seront plus "lestés" par la personnalité d'Eva Joly. Si ce rebond n'intervient pas, c'est que la cause du mauvais score du 22 avril est aussi ailleurs.
C'est peut-être le discours général des Verts qui est en crise face à la crise : qu'apporte ce discours comme tonalité nouvelle en matière d'emploi, de sécurité, de gestion des finances publiques : nouvelles priorités pour l'opinion ?
Les scores internationaux montrent que le "discours vert" est en train de décrocher de la réalité nouvelle. Les législatives françaises de juin 2012 vont bientôt montrer si c'est le cas désormais aussi en France ?