Jean Marc Ayrault au pays d'Alice
« Lorsque j’emploie un mot, il signifie ce qu’il me plaît qu’il signifie ,ni plus ni moins » : dans le conte d’Alice au pays des merveilles, cette formule est celle du porte parole de la Reine Rouge.
Sous cet angle, la politique française est devenue un conte permanent et tout particulièrement en ce moment.
Cette remarque sur le choix des mots est l’exemple anecdotique du fossé qui existe désormais entre les citoyens et leurs représentants et plus particulièrement les premiers d’entre eux. Ce fossé n’est pas aussi anodin qu’il y parait. Si le langage gouvernemental n’est plus le même que celui des citoyens comment peuvent-ils se comprendre ?
Les idées, les projets collectifs peuvent-ils exister sans les mots ?
La réponse est non.
Bien davantage, les Français ont désormais le sentiment que non seulement les mots n’ont plus le même sens pour eux que pour leurs dirigeants mais que ces derniers ne s’engagent très souvent que sur ... des mots.
C'est le probable enjeu majeur pour François Hollande et JM Ayrault qui passent rapidement aux yeux de l'opinion comme d'habiles "manipulateurs de mots" sur des dossiers importants : jugement de Montebourg, retrait d'Afghanistan ...
C'est un risque majeur parce que, faute de confiance dans les mots, il n'y a progressivement plus de confiance du tout.