Scott Brown et la réélection difficile

  • Scott Brown

Comme elle parait loin cette année 2010 qui fut celle de la révélation de Scott Brown.

A cette époque, Scott Brown a réalisé un parcours sans faute.

La clef invariable, c’est le candidat qui mouille la chemise en s’enfonçant dans le pays profond. Pendant ce parcours initiatique, il faut être au coin de la rue à serrer des mains, parler à un petit groupe.

C’est la rencontre avec le peuple, dans une ambiance optimiste marquée par le changement possible.

La campagne est alors un voyage dans l’Amérique profonde pour rencontrer les citoyens dans un contact direct, physique, charnel qui permet d’impliquer le citoyen qui devient un acteur très impliqué dans le processus de décision.

C’est cette rencontre que les candidats les plus emblématiques ont su organiser sur des bases nouvelles en cassant les codes politiques classiques.

Scott Brown était ainsi devenu Le champion des gens ordinaires dans une ambiance dominée par la mode des débutants.

L’absence d’expérience était devenue un marqueur pour déterminer objectivement que le candidat en question n’avait pas pu être contaminé par les mœurs de Washington.

Ce souci d’être à l’écart de Washington a ouvert des espaces nouveaux dans les tenues vestimentaires, la façon même de tenir des discours, les références aux scènes de la vie quotidienne.

La mode des «mamans Grizzly» était l’incarnation même de ce phénomène. Des candidates dont la valeur ajoutée a résidé dans le fait d’assumer comme passeport de compétence leur situation familiale comme laboratoire de la meilleure expérience qui soit : lutter contre les tracas de tous les jours. C’est ce parti pris de l’ordinaire qui a été le socle de la victoire républicaine lors des élections dites du mid term.

Mais cette mode est passée. Scott Brown peine à trouver la "nouvelle vague". Le retour à la trajectoire historique démocrate de sa circonscription sénatoriale se profile.

  • Publié le 26 mai 2012

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