Isère : la nouvelle donne des législatives avec un PS en pleine implosion

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En Isère, c'est la guerre des roses et le film ne semble que débuter.

Pour les cinéphiles, la "guerre des Rose" fait référence à une comédie des années 90 lorsqu'un film caricature les déchirures d'un couple (du nom de "Rose" et joué par Michaël Douglas et Kathleen Turner) qui, voué initialement à une vie calme en commun, multiplie d'un coup les oppositions d'une violence extrême.

Grenoble vit une autre "guerre des roses", au sein du PS local désormais.

Le déclencheur : la course à la nomination ministérielle dans le cadre de la présidentielle 2012.
Tout avait débuté en réalité avec la présidence de la Métro en mai 2010. Le Maire de Grenoble avait livré un combat soldé par un échec sans précédent dans des conditions épiques attestant si besoin était que l'unité de façade était déjà très lezardée à l'intérieur.

Puis il y eut le combat pour la composition de la liste PS aux sénatoriales avec l'épisode de J. Chiron : nouvelles déchirures avec les votes à répétition.

Ensuite, toujours lors des sénatoriales, ce fut l'éviction de R. Avriller et, semble-t-il, l'accord de l'aide en "douceur" sur une liste séparée. Mais l'issue fut celle d'un échec cuisant.

Dans la dernière ligne droite avant la présidentielle, c'est Mediapart (!) qui révèle les coulisses d'un contentieux prud'homal opposant André Vallini à une ancienne assistante parlementaire. Un contentieux qui, en quelques semaines, change totalement l'image publique du Président du Conseil général de l'Isère dont on pouvait attendre beaucoup plus d'humanisme dans des relations de ce type.

Nouvel épisode : le contentieux prud'homal "réveille" des révélations qui, par ricochet, amènent un contribuable isérois à engager une procédure d'une autre nature.

Et nouvel épisode ce jour, le site national Atlantico publie un rapport totalement inédit sur Corys avec un contenu effarant pièces justificatives à l'appui ! Ce dossier est repris en cascade sur le net y compris par des médias nationaux à l'exemple du Figaro.

Dans le même temps, le Nouvel Observateur présente cette semaine "les dames du Président" et apporte un commentaire qui va alimenter les conversations : Geneviève Fioraso pouvait être choisie à sa fonction parce qu'elle a les "mêmes compétences que Michel Destot". Cette vision égalisatrice ouvrant la compétition entre Michel Destot et Geneviève Fioraso est même accentuée sur un site Internet dédié à l'enseignement où des universitaires locaux jugent même G. Fioraso désormais "plus compétente" que ... Michel Destot. La compétition pour conduire la liste aux municipales de 2014 est-elle ouverte au moment où tant d'autres successeurs potentiels s'impatientent déjà animés entre eux par des rivalités connues du grand public ?

Dans le même temps toujours, un journal "papier" (Le Postillon), distribué dans l'agglomération grenobloise, consacre des pages entières à un portrait de "miss dollar" comme ils surnomment la nouvelle Ministre. Un journal qui ne semble pas avoir un ancrage de "droite" et c'est un euphémisme à lire ses articles.

Les fonctionnaires des collectivités locales font désormais allusion aux "confidences" des élus qui ne "se supportent plus". Les uns tourneraient en dérision les "investigations" de R. Avriller sur les "sondages de l'Elysée" mais incapable ou non désireux de suivre de plus près certains dossiers locaux et lui recommanderaient de ne plus s'arrêter à Paris mais d'évoquer maintenant le "scandale de Guantanamo" ... D'autres évoquent des mutations accélérées pour quitter l'institution départementale en bruissant de "motifs pour le moins glauques" tandis que telle autre tendance évoque à son tour le "turn over" hors du commun qui aurait frappé le "service des finances de la Ville de Grenoble" ces dernières années ...

La guerre des roses est manifestement ouvertement déclarée et les prochains épisodes ne semblent pas devoir manquer d'épines

  • Publié le 28 mai 2012

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