François Hollande et les cheveux colorés
L'opinion publique prend à la lettre les promesses électorales qu'elle juge prioritaires.
Pour Nicolas Sarkozy, deux messages avaient été reçus comme essentiels :
- travailler plus pour gagner plus,
- le progrès de la sécurité au quotidien.
Ces deux offres n'ont pas été respectées et la sanction est tombée.
Pour François Hollande, deux messages ont occupé une place identique :
- la normalité,
- le caractère irréprochable de la République.
Pour la normalité, il a un élément essentiel dans son image personnelle qui va contraster fortement : les cheveux teints ou colorés selon les expressions en vigueur en la matière. La normalité c'est d'abord être naturel.
Comment défendre que l'on est "naturel" si on chasse la nature (en l'espèce les cheveux blancs des années) de son propre look ?
C'est une attitude étonnante, paradoxale, incompréhensible.
Obama ne s'est jamais prêté à un tel artifice bien au contraire et pourtant la "dictature du look" frappe aux Etats-Unis.
Seconde faiblesse : la promesse de "République irréprochable". L'opinion attend une moralisation des élites notamment politique. Mais elle veut une moralisation radicale, exemplaire, brutale, globale, sans exception. François Hollande ne prend pas le chemin pour la lui donner et chaque affaire impactant des "barons locaux du PS" va fragiliser cette promesse.
Ce sont là les deux maillons faibles du Président avec un fossé qui risque rapidement de se creuser.