Isère : législatives 2012 : probable mouvement de balancier à droite
Ce sont des élections atypiques dans l'Isère. Pour 5 raisons :
1) Sur les trois habituels "barons PS locaux", deux d'entre eux ne sont plus candidats (Migaud depuis son départ en mai 2010 pour la Cour des Comptes et Vallini depuis son départ en septembre 2011 pour le Sénat).
2) Des "barons PS historiques", il ne reste donc que Michel Destot mais avec l'amertume de sa non-nomination ministérielle qui est allée à son adjointe Geneviève Fioraso.
3) André Vallini n'a pas intronisé un réel dauphin laissant son ex-suppléant sur la touche et, dans l'ex-circonscription de Didier Migaud, c'est son ex-suppléante très effacée qui est candidate après avoir été battue aux cantonales en mars 2011, premier indicateur concret d'une présence pour le moins peu affirmée.
4) La gauche règle ses comptes liés à la composition du Gouvernement Ayrault. Sur Grenoble, des voix PS pourraient manquer à G. Fioraso. Il faudra suivre avec attention la participation et les résultats sur des bureaux de votes très favorables traditionnellement au PS. Dans d'autres endroits, ce sont d'autres clivages qui naissent. Un marqueur : le 6 juin, le quotidien Le Monde publie un reportage sur Grenoble. Le journaliste a manifestement fait le tour de toute la garde rapprochée de Michel Destot et il publie un encadré en caractères gras sur les ennuis judiciaires ... d'André Vallini. Le soir même à 21 heures 05, André Vallini publiait dans des conditions atypiques une décision d'étape du Procureur de l'Isère coupant court à une partie des informations publiées dans Le Monde du jour. Ambiance ...
5) Sur la 2ème circonsription, la rivalité PS / Front de Gauche a repris de plus belle.
Pour toutes ces raisons, ce scrutin devrait, en l'absence d'état de grâce du PS sur le plan national, marquer un premier mouvement de balancier à droite dans ce Département.