Alain Juppé et la fonction de "chairman" de l'UMP
La désignation du Président de l'UMP sera un rendez-vous intéressant sur la conception même de la formation politique.
Si l'UMP persiste dans sa volonté d'organiser des primaires pour 2017, il ne peut pas y avoir de profil présidentiel qui mette en scène un candidat potentiel à ces primaires. Dès que le Président d'un parti politique est candidat potentiel à la présidentielle, c'est l'impartialité du parti qui est en cause lors de la primaire.
La seul voie réside dans une conception à l'américaine où le Président du parti est le "chairman", celui qui veille à la performance professionnelle du parti sans prendre position sur les leaders présidentiables.
Howard Dean est l'exemple pour le parti démocrate et la présidentielle 2008. Il a été le garant d'une machine politique professionnelle entièrement mobilisée pour la reconquête mais ayant vocation à se mettre à la disposition du candidat investi par ailleurs par le biais des primaires.
Ce découplage était le socle même de sa fonction.
La désignation d'Alain Juppé à la Présidence de l'UMP marquerait une rupture par rapport aux logiques françaises habituelles qui veulent que le parti soit la "machine de guerre du Chef de parti" et non pas un outil efficace pour n'importe quel candidat issu de ce parti.