François Hollande et la communication à recadrer
Autant sa communication pendant la campagne présidentielle a été cohérente et efficace visant à capitaliser trois qualités par contrastes avec le Président sortant :
- simplicité / "candidat des riches",
- écoute / décisions solitaires,
- consensus / pays éclaté.
Autant sa communication flotte depuis la victoire à la Présidentielle y compris probablement dans le propre esprit de François Hollande qui donne le sentiment de s'être accoutumé à certaines des critiques et les porter lui-même désormais.
Trois exemples :
- à son arrivée à Brest, le Président précise : "je n'ai pas apporté la pluie". C'est une remarque explicite qui le porte sur la défensive faisant sien le reproche selon lequel "il porterait la pluie donc la poisse". Surprenante remarquable dans la bouche même du Chef de l'Etat,
- pour affirmer son autorité, il se positionne sur le créneau de celui qui "dit non". Mais le Chef de l'Etat doit faire, doit rendre possible et pas seulement s'opposer. Tant sur le tweet de sa compagne que sur PSA, la position de François Hollande est de s'affirmer par la négative. C'est une approche réductrice de la fonction présidentielle,
- sur le plan international, sujet largement principal des 60 premiers jours de son installation, il est difficile de trouver un acquis positif clair pour l'opinion publique française. De même en visite à Avignon, François Hollande affiche comme marqueur de la priorité accordée à la culture le "maintien du périmètre du Ministère". C'est dire que tous les Ministères dont le périmètre sera revu à la baisse en seront pas prioritaires !
Sur tous ces marqueurs, la communication présidentielle reste manifestement à recadrer. En réalité, habitués à jouer en contre, ses collaborateurs doivent désormais endosser le fait d'être l'équipe principale et d'occuper tout le terrain. C'est cette nouvelle étape de la communication présidentielle qui n'a pas encore été ouverte.