Léo Bureau-Blouin et la nouvelle affirmation
Le printemps érable et l'élection du 4 septembre, c'est le défi du passage du non au oui.
La campagne va probablement se lancer aujourd’hui. L’officialisation définitive de la date du vote devrait intervenir dans les 48 prochaines heures.
C’est une campagne hors du commun qui va s’ouvrir.
Personne ne pouvait imaginer ce cas de figure le 22 mars 2012, date de la première manifestation.
Cette issue appelle deux constats :
1) Elle montre le poids du “non”. Très souvent, le “non” est une affirmation redoutable, encore plus redoutable qu’un “oui”.
2) Mais en entrant dans le processus électoral direct, Léo Bureau-Blouin et ses collègues de la jeune génération ont ouvert un nouveau défi encore plus fort : que le “non” fasse naître un “oui”. Que le “non” de l’impossible fasse naître le “oui” du possible.
Sous ce volet, c’est l’une des campagnes les plus intéressantes qui s’ouvre.
Une campagne électorale exceptionnelle bien au-delà de la seule Province de Québec.
En effet, c'est une élection hors du commun qui s'annonce.
Elle va poser une question de fond : le rapport à l'avenir.
C'est peut être son message pour les démocraties occidentales : un avenir de valeur reste une valeur d'avenir.
En réalité, il y a deux messages forts :
1) il n’y a plus de légitimité durable si une coupure excessive existe entre des réflexes de pouvoir et des attentes de l’opinion. L’harmonie entre ces deux composantes d’une démocratie vivante est incontournable.
2) l’absolue nécessité de replacer les actions dans la perspective du devenir des générations futures. Tout responsable public doit d’abord penser à l’avenir. Il faut rendre l’avenir meilleur. Cet objectif doit être la principale raison de tout engagement public.
Cet objectif doit être le socle des décisions. C’est ce rapport à l’avenir que le printemps érable a ouvert. Il faut réconcilier les peuples et tout particulièrement les jeunesses avec un avenir qui doit être accueillant, prometteur, positif.
Il n’est pas possible de faire naître le mouvement vers un avenir qui aurait pour panneau indicateur une impasse.
Sous cet angle, pour de nombreuses démocraties dont la France, cette campagne va créer un contexte à suivre avec attention.
L'opinion française n'est pas rebelle mais elle est emeutière.
Elle ne s'affirme pas dans la résistance longue face à un pouvoir mais elle peut connaître des coups de sang. Si elle assiste à un renversementde mentalités dans d'autres pays dans le rapport à la crise, acceptera-t-elle longtemps de sombrer dans son actuel ennui ?