François Bayrou face à un nouveau palier technique
Les enquêtes publiées ce milieu de semaine apportent une première certitude. Le leader UDF est dans la course du second tour. Mais la dynamique créée ouvre deux perspectives nouvelles.
Normalement, à cette étape de la campagne, F. Bayrou était initialement supposé flirter avec les 10 %. C'était le moment où les départs de son camp pour appeler au soutien du leader UMP devaient se multiplier "tout naturellement".
Avec son actuel seuil, non seulement il n'est plus question de tels départs, mais surtout, il va enregistrer des soutiens de plus en plus nombreux. Les adhésions arrivent en nombre. Les appels au local de campagne pour disposer d'affiches ou de tracts ne peuvent être honorés.
Bref, la réalité de la campagne est à l'opposé des prévisions élaborées lors du second semestre 2006.
Il lui reste désormais à entrer dans une nouvelle phase : l'organisation du vote par défaut.
Il ne sera pas demandé aux Français de choisir la France qu'ils veulent mais d'abord celle qu'ils ne veulent pas.
Cette phase devrait s'ouvrir très prochainement pour faire naître le réflexe que Bayrou est le seul à pouvoir éviter la "France libérale" de N. Sarkozy. Le vote utile du deuxième tour a toujours imprimé sa marque aux votes du 1er tour lors des présidentielles de la Vème République.
Les défaites à répétition de S. Royal face aux succès à répétition de Bayrou lors du même second tour vont peser très lourdement face à une personnalité aussi clivante que celle du leader UMP.
Ce réflexe devrait être le réservoir d'une nouvelle poussée dans les prochains jours pour le leader centriste. C'est inscrit dans l'histoire électorale de la Vème République où les derniers jours avant le 1er tour sont dominés par les perspectives de victoire du second.