François Hollande et le défi du style
François Hollande commet une erreur de fond sur le choix de son "style présidentiel".
L’opinion vote pour une star pas pour un responsable sans prestige. Le star système a frappé la vie politique Française. Il s’agit de représenter des valeurs bien au-delà des fonctions. Les fonctions ramènent à l’action concrète. Les valeurs vont au-delà. Elles sont le sens d’une destinée. Elles créent l’imaginaire. Or la marque est du ressort de l’imaginaire. Sans imaginaire, il ne peut y avoir de marque. La "marque Hollande" est en mal d'affirmation positive.
La présidentielle a été perdue par Nicolas Sarkozy davantage qu'elle n'a été gagnée par François Hollande. Mais cette étape est passée. Il y a désormais matière à une nouvelle étape : l'affirmation de François Hollande donc de son style.
Seconde contrainte moderne : l’opinion vote pour un gagnant. Pas pour un perdant. Le dernier exemple le plus caricatural est la place des sondages. Cette réalité est désormais perçue si largement qu’elle détourne pour partie la vocation des sondages instrumentalisés comme «témoins scientifiques» de la victoire à venir.
Par son style trop éloigné du charisme présidentiel, François Hollande prend trop de distance avec cette image de gagne. Les français n'attendent pas une présidence marquée par la recherche du semblable. Pour une raison simple : ils savent que ce n'est pas compatible avec la fonction présidentielle. Donc ils ont vite le sentiment de tromperie. La normalité n'est pas l'égalité, encore moins la similitude.
La normalité, c'était pour eux le retour à la Présidence sans excès : visiter un salon de l'agriculture mais sans répondre à une injure éventuelle, se mobiliser pour agir mais pas sur tout et dans la minute ...
Les Français veulent un Président avec le charisme lié à la fonction. Ils veulent gommer les excès mais pas au prix de faire disparaître la marque même de la fonction. C'est tout le danger actuel du "style" de François Hollande : aller une frontière trop loin.