François Bayrou incarne une alternative tandis que Ségolène Royal incarne l'alternance
Le pays veut changer. La question est d'identifier la portée du changement. Souhaite-t-il l'alternance ou une nouvelle alternative ? La continuité du régime dans l'efficacité modernisée, c'est Nicolas Sarkozy qui l'incarne. L'alternative du vrai changement pour un autre régime, c'est maintenant François Bayrou qui l'occupe avec l'implosion des rapports classiques des forces politiques. Dans ce schéma, Ségolène Royal incarne la simple alternance sans l'efficacité moderne de Nicolas Sarkozy d'où l'étroitesse de la voie.
C'est sur le thème du changement que le pays va fonder son choix. Cet enjeu se détache progressivement.
Si le pays souhaite l'efficacité vers la modernité, il choisira Nicolas Sarkozy qui se dégage manifestement comme le plus présidentiel des candidats, mieux préparé, plus cohérent, solide ; bref rassurant à cette fonction même si sa personnalité forte le rend clivant sur certains dossiers.
Si le pays veut le changement pour un autre régime, il choisira François Bayrou qui incarne progressivement la social-démocratie purgée des alliances de fonds de commerce avec le PCF et les Verts et l'implosion d'une droite alliant jusqu'à ce jour pour partie bonapartistes et chrétiens-démocrates, ce qui est l'une des originalités de la Vème République.
Le premier à avoir annoncé cet enjeu fut Michel Rocard dés l'été 2005 lors d'un entretien accordé au Nouvel Observateur.
La frilosité et le sectarisme des dirigeants socialistes risquent de leur coûter la seconde présidentielle dans une même décennie pour ne pas avoir clarifié et honoré une ligne politique moderne connue par toutes les démocraties avancées où le socialisme a purgé ses relations avec le dogmatisme communiste ou néo-gauchiste.
C'est la réalité politique actuellement imposée par les citoyens contre les états-majors.