Sarkozy, Royal et Bayrou dans un mouchoir encore pour l'instant
L'IFOP a réalisé pour le JDD le 1er sondage entre les "qualifiés officiels" pour le 1er tour de la présidentielle.
Nicolas Sarkozy arrive en tête avec 26 % d'intentions de votes, suivi par Ségolène Royal (24 %), François Bayrou (22, 5 %) et JM Le Pen (14 %).
En raison de l'incertitude technique (+ ou - 3 points), le 1er tour est confirmé comme très incertain à ce jour.
Ces chiffres n'appellent pas de commentaires particuliers si ce n'est la confirmation d'un 1er tour très disputé.
Le plus important réside dans l'analyse qualitative des actuelles structurations de l'opinion. L'intervention d'un proche de Bayrou ce jour sur Dimanche + montre que le leader UDF franchit un seuil dans la remise en question du "système".
François Bayrou joue sur la majorité silencieuse dont il entend être le porte voix.
Pour la majorité silencieuse, la vérité n'a jamais été la raison. Bill Bernbach, illustre publicitaire, indiquait que "la vérité ne devient la vérité qu'à partir du moment où les gens croient certains faits".
L'ampleur du désalignement actuel trouve une illustration emblématique avec la totale dé-crédibilisation de la statistique publique.
Il n'y a plus aucun chiffre officiel public qui résiste au moindre souffle de contestation.
L'information publique doit être "intégrative". Chacun doit s'y retrouver sous une dimension sociologique et psychologique. Cette fonction est totalement perdue. Il y a 60 millions de Robinson Crusoé, seuls, assiégés par un flux ininterrompu d'informations, blindés de déceptions et de distance.
Il n'y a plus de "parole d'Evangile".
Le temps des "français veaux" est terminé. S'ouvre celui des "Français renards solitaires" flairant le piège partout.
Depuis le début des années 2 000, la majorité silencieuse Française a passé le cap du rejet. Elle est entrée dans l'indifférence. C'est une étape encore plus dangereuse car elle témoigne de la profondeur du fossé.
Cette majorité silencieuse est prête à prendre le risque d'un nouveau système aux contours inconnus parce qu'elle n'attend plus rien de l'actuel système dont elle se considère la victime permanente.
Exprimée aussi ouvertement qu'aujourd'hui, cette accroche devrait être le socle d'un nouveau rebond décisif pour le leader UDF.