Alain Juppé ou le besoin de pacifier la diversité
L'appel de Benoist Apparu à la candidature d'Alain Juppé à la Présidence de l'UMP montre de façon légitime la réalité du débat de fond qui s'impose à l'UMP : comment pacifier la diversité ?
La modernité apporte avec elle la diversité. C'est une réalité nouvelle incontournable. L'enjeu consiste donc à tirer les avantages de la diversité sans en subir les inconvénients éventuels.
Dans ce cadre, l'organisation des partis politiques revêt par obligation des formes nouvelles. Les instances de direction doivent être une sorte de "conseil de famille". L'endroit où chaque sensibilité peut s'exprimer dans la confiance, dans la sérénité.
L'organisation des partis politiques comme structures d'anti-chambres de la prochaine présidentielle s'expose à une double menace :
- d'une part, mettre en piste de façon prématurée une logique de candidature alors même que l'opinion bouge vite et beaucoup. L'opinion de 2017 est totalement imprévisible à ce jour,
- d'autre part, la crise actuellement subie est un refus massif des exercices classiques du pouvoir politique. Par conséquent, le retour au pouvoir de séduction d'une formation politique passe d'abord par la mise en place de nouvelles méthodes. A fortiori pour une formation d'opposition qui dispose d'une marge de liberté plus forte que celle de la formation vouée au soutien de la majorité présidentielle.
Si la diversité s'appelle rivalité, c'est l'échec assuré.
Si la rivalité s'appelle audace du dialogue, c'est une nouvelle frontière pour les formations politiques françaises.
Le véritable enjeu actuel du débat de l'UMP, c'est la définition des modalités de nature à pacifier la diversité, une définition qui est d'ailleurs le point commun d'un très grand nombre des militants de cette formation politique.