François Hollande et l'été perdu
La tradition du discours français reposait sur l'intellectualisation. Comment intellectualiser ce que l'on ne connaît pas car l'avenir est perçu comme inconnu ?
Les citoyens s'en remettent donc moins aux mots. Ils aspirent à connaître l'identité de l'individu : ses expériences c'est-à-dire son histoire, ses échecs, ses succès, sa façon de vivre. Tout ce qui est "impliquant" et qui permet de se faire une idée sur un être. Il importe donc de répondre à cette attente.
Pendant l'été 2012, François Hollande a mal répondu à cette attente.
Il a répondu par la conception péjorative de cette évolution qui consiste à occuper les "infos people" : photos de plage, anecdotes ...
Or, les citoyens attendaient un nouveau style d'expression et de communication qui permette de mieux connaître celui qui les représente désormais. C'est une revendication de sens au-delà des "discours officiels". "Par sa vie, cet individu peut-il comprendre la mienne, mes questions, mes doutes, mes aspirations ?" : c'est ce rapport impliquant qui est attendu.
Sur ce terrain, François Hollande n'a passé aucun "message constructeur". Il a pris des vacances. De ce constat est née l'image de ... vacance du pouvoir. C'est l'été perdu en pleine crise. Une impression qui sera difficile à corriger.