J - 18 : Elections présidentielles US : d'abord gagner dans les sondages
Dans chaque élection y compris la plus importante, la bataille des sondages fait rage.
Cette bataille fait encore plus rage dans les élections "locales". Comme si la victoire dans les sondages était le préalable incontournable à la victoire définitive.
Cette évolution qui s'amplifie entraîne une certaine confusion.
D’abord, sont considérablement gommées les précautions nécessaires pour distinguer l’intention de vote et le vote. Le sondage n’enregistre pas un vote mais une intention de vote à un moment donné. L’intention est une chose. Le passage à l’acte en est une autre. L’histoire des sondages montre que la courbe de l’opinion publique ne présente jamais une grande régularité dans le rapport entre ces deux notions différentes.
Ensuite, l’élément majeur réside dans la fermeté de l’intention de vote. Cette notion très subjective montre vite l’approximation qui existe dans la notion même d’intention de vote.
Enfin, les instituts devraient clarifier publiquement la notion de «correction des résultats». Le redressement des sondages préélectoraux est une technique nécessaire qui a gagné en qualité mais qui laisse encore une part important à «l’intuition».
Tous ces enjeux vont connaître des développements nouveaux avec l’apparition des sondages via Internet. La première expérience de sondages par Internet a été conduite aux USA en 2000 par l’Institut Louis Harris Gordon Black.
La démarche avait été simple. Cet institut avait mis en place un site web pour présélectionner des dizaines de milliers d’internautes. Une vraie base de données avait été constituée. Ces internautes participaient ensuite le plus simplement du monde au jeu classique des questions / réponses.
Les réponses ainsi obtenues ont vite été au centre de vives polémiques contestant le support utilisé.
Cette polémique orchestrée par les instituts concurrents ne résiste pas longtemps à la réflexion.
En quoi le véhicule technique d’expression d’un choix peut-il altérer la qualité de cette expression ?
Il est alors question de la préservation de l’anonymat comme assurance de sincérité. Si l’anonymat est préservé par le sondage trottoir, quelle est la différence entre l’appel téléphonique et la réponse à un mail par rapport à l’identification du répondeur ?
Bien davantage, avec la démocratisation d’Internet, si la base de données repose sur des échantillons techniquement sérieux, un plus grand nombre de questionnés pourra être interrogé dans un temps très bref. Cet élargissement du nombre des réponses est une force non négligeable de garantie de qualité.
Il est certain qu’Internet va contribuer dans de brefs délais à mesurer de façon de plus en plus récurrente l’opinion publique en la sondant.
La seule interrogation réside désormais dans le calendrier de mises en place fréquentes de telles consultations.
Ces consultations vont transformer les coûts d’exploitation des sondages en les abaissant considérablement.
Avec des coûts d’exploitation moindres, les sondages deviendront plus accessibles et se multiplieront.
A ce niveau, intervient l’évolution de la notion de sondage avec sa connotation d’enquête à la notion de sondage avec une connotation de consultation.
La ligne de frontière est fragile voire même artificielle dans la réalité. Cette évolution n'est pas encore intervenue.
La victoire dans les sondages semble plus que jamais la salle d'attente vers la victoire définitive parce qu'une partie importante des électeurs indécis peine à ne pas voter pour le ... gagnant des sondages.
Pour suivre l'actualité de la présidentielle US 2012 : J - 18 : décision2012