Une droite tombée en sarkozysme
Réalisée près d’une semaine avant l’élection interne à la présidence de l’UMP, l’enquête Ifop / JDD principalement menée auprès des sympathisants de droite dresse un état des lieux de la situation de la droite, notamment son rapport à Nicolas Sarkozy.
Relativement discret sur la scène médiatique et politique depuis sa défaite lors de la dernière élection présidentielle, l’ancien Président suscite néanmoins une attente accrue de la part des sympathisants UMP. A une semaine de la désignation de leur nouveau chef de file, près des deux tiers (64%, soit 11 points de plus qu’en août 2012) expriment leur souhait de voir Nicolas Sarkozy revenir dans la vie politique et se présenter à l’élection présidentielle de 2017 (contre 51% de l’ensemble des sympathisants de droite).
Outre les sympathisants UMP, le souhait d’un retour de Nicolas Sarkozy sur le devant de la scène politique est particulièrement fort auprès de trois segments des sympathisants de droite : les personnes âgées de 18 à 24 ans (60%), les ouvriers (63%) ainsi que les habitants des communes rurales (57%).
Concernant le degré d’adhésion des Français à l’égard de différentes opinions, les variations sont minimes par rapport aux mesures enregistrées il y a un an.
Seuls les thèmes ayant connu une récente résonnance médiatique depuis l’arrivée de la gauche au pouvoir présentent une baisse d’adhésion : la possibilité pour les couples homosexuels d’adopter (48%, soit une baisse de 5 points) et l’octroi du droit de vote pour les étrangers résidant en France de longue date (43%, -6 points).
S’agissant plus particulièrement des sympathisants UMP, cette enquête confirme d’une part le mouvement de radicalisation les touchant. On observe ainsi une nette progression du sentiment d’insécurité depuis novembre 2011 (66%, soit 10 points de plus).
Une certaine radicalisation se fait également jour concernant des thèmes portés par l’actuel gouvernement : seuls 29% des sympathisants UMP se déclarent en faveur de l’adoption pour les couples homosexuels et 17% pour le droit de vote des étrangers aux élections municipales, soit des baisses respectives de 8 et 17 points par rapport à novembre 2011. D’autre part, sur la plupart des thématiques testées (valeur travail à travers le thème de l’assistanat, immigration ou islam), on observe une convergence des perceptions entre proches de l’UMP et sympathisants frontistes. La différence majeure porte sur le rapport à la construction européenne (69% des sympathisants UMP estiment que la marge de manœuvre de la France est trop limitée par les traités européens, quand ce constat est partagé par 90% des sympathisants FN).