François Hollande à la recherche d'un style qui se fait toujours attendre
La place du style présidentiel est en progression permanente depuis 1974.
Avril 1974, en pleine campagne électorale, VGE convie des médias lors d’un bain de mer. C’est la première fois sous la Vème République que le corps d’un candidat est ainsi exposé.
Dans les années 80, François Léotard s’est créé une étoile médiatique en gérant de façon habile le jogging quasi-quotidien, la participation aux marathons les plus prestigieux. Images d’autant plus fortes que la course a toujours été perçue comme un symbole de liberté et de bonne santé.
Ce type d’images est un vrai cœur de cible. La curiosité, la sensualité, le plaisir : tout était réuni pour des images fortes en émotion et fortes en réaction émotionnelle à deux degrés. Le degré direct qui est le message premier de l’image : homme en forme qui prend soin de son corps.
L’impact indirect est souvent double à l’endroit d’un Président âgé mais aussi à destination de l’ensemble de la classe politique française peu caractérisée par des élus «sexy».
Ce style a occupé une place importante en 2007 avec la vidéo sur Nicolas Sarkozy et Human Bomb à Neuilly. Il était un exemple de courage, d’abnégation, de solidité dans les épreuves. Puis lors de la présidentielle, il était l'énergie, le mouvement, la rupture.
Ensuite, ce fut son style qui a creusé l'incompréhension bien davantage que la réalité de la politique mise en oeuvre.
Pour François Hollande, c'est aussi le style qui pose problème. Mais là parce que le style présidentiel se fait toujours attendre comme si l'opinion s'interrogeait encore : est-ce bien lui "Le Président" ?
La conférence de presse d'hier n'a pas apporté de réponse à cette vraie question. C'est pourquoi, elle n'a rien changé parce qu'elle n'a pas répondu à la véritable demande majeure de l'opinion.