Jusqu'où va la France de la fraude électorale ?
La polémique des dernières heures sur les élections de l'UMP a au moins le mérite de mettre en relief un fait scandaleux : la fraude électorale existe en France.
Au moment où la crise financière ne connait aucune réponse sérieuse faisant de la France le premier pays porteur de dettes publiques en Europe à partir de janvier 2013, au moment où à compter de janvier 2013 chaque mois du premier semestre devrait compter en France 50 000 demandeurs d'emplois de plus ... : est-il important de s'occuper de fraude électorale ?
La réponse est oui parce que la démocratie est un idéal et que l'étape du vote devrait mériter un respect absolu, sacré.
Cette France de la fraude électorale existe de très longue date. Les fraudes sont parfois manifestement établies. A d'autres reprises de très fortes suspicions existent. Sa panoplie est large :
- enveloppes dites kangourou qui expliquent la différence entre le nombre d'enveloppes et le nombre d'émargements,
- listes électorales qui ne correspondent pas à la réalité du corps électoral,
- propagande irrégulière,
- pressions sur des citoyens,
...
Notre pays ne peut pas admettre de telles pratiques.
La question n'est pas celle de l'UMP. Le Congrès du PS à Reims semble avoir manifestement privé Ségolène Royal d'une victoire dans des conditions particulièrement opaques.
La France de la fraude électorale est une forme de tyrannie.
Elle naît dans la volonté de tricher.
Elle se développe grâce à la difficulté de preuve.
Mais surtout, elle reste presque toujours impunie.
Si la France voulait sérieusement lutter contre la fraude électorale, deux mesures concrètes pourraient être mises en oeuvre :
- dès soupçons, saisine automatique du Parquet pour ouverture d'une enquête pénale,
- si la fraude est établie (élection générale ou interne à un parti), inéligibilité à vie du ou des élu(s) impliqués dans le processus et radiation à vie de la fonction publique des fonctionnaires associés à la chaîne de fraude.
Tant que des mesures de ce type ne seront pas mises en oeuvre, la fraude électorale restera un triste épisode de la vie démocratique. Existe-t-il même des circonstances ou des géographies où, comme le dopage dans le cyclisme, il faudrait tricher à son tour pour battre des tricheurs ?
Encore un courage politique qui fait défaut et qui ajoute un problème non réglé de plus à une liste déjà tellement longue. Ce volet n'a même pas mérité une ligne dans le récent "rapport Jospin" ...