Wesford Grenoble : une situation intolérable
Le Club 20, think tank n°1 de l'agglomération grenobloise, a exposé ses critiques face à la situation connue par ce groupe de formation.
Son Président, Denis Bonzy, indique notamment :
"A plusieurs reprises, j'ai exprimé ma désapprobation face à la situation de Wesford Grenoble. Cette désapprobation concerne trois volets techniques :
1) En matière de formation, les aides publiques locales ne doivent pas être dissociées selon la nature juridique de l'établissement formateur.
La formation est une chaîne complémentaire au sein de laquelle structures publiques et privées ont des utilités de service public dès l'instant que le contenu respecte, pour le privé, des normes de qualité en l'espèce assurant des débouchés professionnalisants. Par conséquent, ne pas aider des structures privées, c'est affaiblir le potentiel de formation dans son ensemble.
A différentes étapes de son développement, Wesford Grenoble méritait des aides publiques pour conforter sa structure. A tort, cet établissement n'a pas eu alors les aides nécessaires.
2) Lorsqu'un établissement de ce type traverse une période financière difficile, l'essentiel c'est de sauver le cycle de formation des élèves. Il n'est pas admissible que des familles effectuent un effort financier considérable avec un doute sur le bon déroulement d'une année de formation. Il ne devrait pas être concevable que des élèves puissent être confrontés à une telle incertitude. Etre jeune dans les circonstances actuelles face au monde du travail n'est déjà pas facile. Si en plus, il faut se poser la question de savoir si l'année de formation se déroulera de façon sereine, c'est un obstacle impossible à intégrer.
3) Un plan global local de formation devrait être élaboré dans un cadre pluri-annuel avec des aides publiques importantes car l'un des défis collectifs majeurs est l'intégration dans le processus de l'emploi. Ce plan local global fait défaut. Il s'agit là d'une défaillance grave. L'agglomération grenobloise doit assurer la défense et la promotion d'un large éventail de formations dans des cadres performants. Elle doit renforcer l'allocation autonomie au profit de jeunes exposés à des difficultés financières. La République du mérite est celle qui n'accepte pas l'inégalité d'une compétition truquée par des différences financières intolérables.
La double journée de certains étudiants (études + travail pour les financer au moins pour partie) est un scandale inacceptable. Ce plan global local doit également concerner des dispositifs de "seconde chance" car il n'est pas possible d'accepter "la fatalité" d'exclusions à vie d'un processus d'emploi.
Wesford Grenoble méritait la mobilisation de tous les acteurs locaux pour un contrat clair en contrepartie de financements publics de nature à consolider un cursus global de formation. Si des repreneurs ont failli après avoir perçu des droits annuels d'inscriptions, une enquête doit être diligentée et des sanctions lourdes doivent être prononcées.
Vallini, Destot, Baïetto doivent assumer leurs responsabilités de chefs de collectivités locales sans passer leur temps à se demander si, au printemps 2014 après un éventuel échec du PS aux élections municipales, le tourniquet va rouvrir le jeu de "danse avec les ministres".
Dans des moments de ce type, les fauteuils de décideurs publics locaux doivent être occupés. Ils ne l'ont pas été comme ils le devaient. C'est un échec grave au moment où tant d'autres structures de droit privé à vocations accessoires et parfois même futiles sont recapitalisées sur fonds publics pour des montants considérables.
Voilà un exemple concret du changement qui doit naître des échéances de mars 2014".