Librairie Arthaud de Grenoble : pour une forte mobilisation pour sauver les emplois
Le courrier de Jörg Hagen adressé le 12 avril 2013 aux salariés de la librairie Arthaud Grenoble montre bien l'enjeu de cette bataille pour l'emploi.
Par l'intermédiaire de son Président, Denis Bonzy, le Club 20, think tank n°1 dans l'agglomération grenobloise demande aux pouvoirs publics locaux des interventions urgentes.
Ce club de citoyens indique notamment :
"Le devenir de la librairie Arthaud Grenoble est le marqueur d'une économie locale nouvelle. Elle ne doit pas être la victime de la nouvelle économie (Internet et les ventes en ligne) mais la référence d'une économie nouvelle autour de 5 priorités :
1) Une géographie doit être attachée aux marques qui ont fait son histoire. C'est le cas de la marque Arthaud qui est indissociable de la culture à Grenoble. Arthaud, c'est non seulement la librairie mais ce fut l'édition. La société Didier Richard a été créée au début du siècle dernier par un membre de la famille Arthaud (M. Didier) mais désireux de vivre son indépendance en créant la "librairie nouvelle" puis en s'associant avec Mme Richard, longtemps responsable de cette librairie d'où le nom Didier et Richard.
2) Les collectivités publiques ne doivent pas accepter le décès d'une entreprise de ce type dans la brutalité d'une crise ponctuelle aigüe. Une crise emporte tous les repères fondamentaux. Les finances prennent alors le pas sur la gestion durable. Il faut accepter l'entrée de capitaux publics pour traverser la période de crise et concevoir des clauses de retour à bonne fortune.
3) Cette intervention publique est logique dans des structures indépendantes de reprise animées par des professionnels du métier et non pas par des financiers. La nuance est considérable. Le professionnel d'un métier aime le métier qui le fait vivre. Le financier ne vit que pour le fric peu importe le domaine d'application. C'est une approche entièrement différente mais qui transpire concrètement à chaque décision.
4) Le Directeur de cette librairie est un professionnel réputé, reconnu. Il a donc toutes les qualités pour monter et faire vivre une reprise qui protège des emplois. Mercredi 17 avril, lors du débat sur l'emploi local à la Maison de la Culture Arménienne à 19 heures, je présenterai 7 mesures précises novatrices dont la création d'un fonds "capital seconde chance". Arthaud doit être l'exemple du bénéficiaire d'un fonds de ce type.
5) Il faut préserver un quota annuel des marchés publics aux entreprises locales indépendantes. C'est cette culture du "small business act" qui sécurise la visibilité du fonctionnement courant.
L'agglomération ne doit pas accepter la disparition de cette enseigne. Elle doit se battre, innover, marquer sa volonté de faire vivre une économie nouvelle où les indépendants locaux qui assurent les emplois durables de proximité par l'exercice d'un métier de bons professionnels peuvent compter sur la solidarité des politiques publiques."