Boston : Gabriel Gomez et le piège de l'image du Parti Républicain
La période actuelle est étonnante. Les partis politiques sont en pleine traversée du désert. Mais ils ont une certitude : ils restent incontournables car il serait impossible de graver un autre nom qui ait valeur de signature auprès de l'opinion publique.
C'est le piège du sans nom. Les partis politiques sont en crise. Mais en dehors des partis, à leurs yeux, l'ailleurs serait le ... néant.
C'est la théorie de l'offre fermée. L'offre ne correspond pas à la demande. C'est établi et reconnu. Mais l'offre ne décide pas de changer parce qu'elle est convaincue que la demande n'est jamais assez mûre pour aller voir ailleurs.
Ce postulat résume à lui seul l'inconnue de la période présente qui n'est pas une inconnue propre à la France loin s'en faut.
Ce soir, à Boston, il y a le premier débat public contradictoire entre Gabriel Gomez et son concurrent démocrate.
Gomez sait que pour gagner dans l'ex-circonscription de Kerry, il doit se démarquer de la mauvaise image du Parti Républicain. Mais s'il le fait, les militants républicains les plus acharnés vont le sanctionner.
Le piège du sans nom est installé. S'il n'est pas "Républicain orthodoxe", il devient "sans nom".
Il hésite donc à chevaucher la monture de l'idée de contester son propre parti pour apparaître aux yeux de démocrates indépendants comme attractif.
Ce soir, ce sera le moment de vérité.
Tant que les partis politiques auront la conviction qu'ils sont la seule réponse au piège du sans nom, ils ne se réformeront pas. Pour une raison simple : ils demeureront persuadés d'être un point de passage obligé incontournable.
Dès que le piège du sans nom ne fonctionnera plus, ils se réformeront.
C'est à l'opinion de refermer le piège du "sans nom" pour faire avancer la réforme toujours demandée mais jamais appliquée.