Vers un mouvement Tea Party à "la Française" ?
Le mouvement Tea Party réconcilie des fondamentaux de la théorie conservatrice avec de nouvelles idées liées pour partie à la crise de confiance traversée par les Etats-Unis dans la foulée de la crise de 2008.
Les fondamentaux sont simples.
C’est d’abord, le refus de l’impôt et la réaffirmation de la théorie de Laffer. Le taux d’imposition élevé n’est pas la meilleure garantie des recettes pour l’Etat. Il y a des taux faibles qui produisent davantage de recettes car la motivation de richesse des assujettis est plus grande. La théorie de Laffer, très à la mode du temps de Reagan, permet dans l’idéal d’abaisser les impôts frappant le secteur privé sans couper les dépenses du public.
En réalité, les tenants de cette école n’ont pas trouvé de démonstration positive. Ils mettent en évidence des exemples a contrario des démocraties social-démocrates qui, par l’imposition élevée, démotivent et établissent une sorte de seuil prohibitif d’impôts.
Une nouvelle fois, le débat échappe à la seule théorie économique pour relever d’une logique plus globale de conviction de bon sens.
C’est le socle d’une forme de révolte fiscale qui est le refus déterminé face à l’impôt, aux dépenses publiques, à la bureaucratie et aux politiciens.
Le second pilier des fondamentaux de la doctrine du Mouvement Tea Party, c’est le rejet de la classe politique victime d’une suspicion généralisée sur ses compétences, son utilité, son honnêteté.
Cette logique est d’abord un refus de l’Etat providence. Mais c’est bien au-delà l’expression d’un mouvement populaire qui ne se sent plus représenté par les politiciens démagogues et profiteurs. Cette logique fait l’apologie des circuits courts de la démocratie dont les referendums. C’est une logique de l’Etat minimum, libertaire, qui redécouvre la «société libre».
La «société libre» c’est la société de proximité. Tout ce qui est éloigné est coupé des réalités. C’est un monde présenté comme sans âme, dirigé en réalité par des bureaucrates éloignés du réel.
Il faut donc s’éloigner de Washington pour revenir à la source, à la base, au réel.
La Capitale fédérale est mauvaise, corruptrice, matérialiste, violente.
En revanche, le bourg est harmonieux. Il y règne les bonnes moeurs, le bon voisinage, la solidarité de proximité.
Cet ancrage conceptuel crée un univers visuel très strict : le monde des prairies face au monde des immeubles.
C’est également un univers visuel qui valorise le contact direct et non pas les intellectuels. C’est une logique vestimentaire qui laisse une place aux habits des «racines» et non pas au modèle urbain.
C'est un creuset culturel qui gagne du terrain en France actuellement. Il annonce peut-être la grande vague des municipales 2014 ?
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