Le Parti Socialiste et l'image de marque en forte dégradation dans l'opinion : une baisse de + de 20 points sur les principaux items
Le sondage IFOP pour Ouest France ce week-end est très instructif sur l'image de marque du Parti Socialiste dans l'opinion publique.
La dégradation est forte.
Un an après sa double victoire de la présidentielle et des législatives, le Parti Socialiste voit aujourd’hui son image se dégrader auprès de l’ensemble des Français et s’éroder auprès de sa base de sympathisants.
Alors que son image était en amélioration constante depuis 2009 et que les effets néfastes du congrès de Reims de novembre 2008 avaient progressivement été effacés, ce mouvement de reconquête de l’opinion subit ainsi un véritable coup d’arrêt plus d’une année après l’élection de François Hollande.
Cette dégradation concerne l’ensemble des dimensions testées.
L’attitude à adopter par rapport au gouvernement est certes toujours un exercice délicat pour une formation majoritaire mais les Français semblent assez sévères concernant le Parti Socialiste aujourd’hui.
Seules 44% des personnes interrogées jugent que le mouvement soutient suffisamment le gouvernement, soit un résultat en baisse de 23 points par rapport à août 2012. Le discours tenu est également sujet à critiques. Les Français semblent en effet regretter un manque de lisibilité du projet pour le pays et une insuffisante prise en compte de leurs préoccupations.
Alors que dans la foulée de l’élection présidentielle, 55% des interviewés jugeaient que le parti de la Rue de Solferino était proche de leurs préoccupations, ils ne sont plus que 30% aujourd’hui à le penser (soit le plus bas niveau depuis 2005).
De la même façon, ils ne sont plus que 28% à estimer qu’il a un projet pour la France, soit une baisse de 25 points par rapport à août dernier.
Il semble donc que le Parti Socialiste ne remplace aux yeux des Français ni le rôle de « laboratoire d’idées » pour préparer les prochaines échéances, ni sa fonction de soutien du gouvernement.
Dans ce contexte, le personnel politique socialiste est également remis en question, ce qui explique en partie la défiance exprimée à l’égard du mouvement. Seul un quart des personnes interrogées (24%) reconnaît la qualité des personnalités à la tête du parti dirigé par Harlem Désir, soit une proportion en baisse de 30 points par rapport à août 2012, et largement inférieure à ce que nous avons mesuré en décembre 2008 à la suite du congrès de Reims qui avait vu le parti se déchirer entre « aubrystes » et partisans de Ségolène Royal (34% à l’époque contre 24% aujourd’hui).
La dégradation de l’image du Parti Socialiste est moins brutale auprès de ses sympathisants, mais la baisse enregistrée au sujet de qualité de ses dirigeants apparaît néanmoins préoccupante.
Ainsi, deux tiers des sympathisants du Parti Socialiste jugent que les dirigeants du mouvement sont de qualité, soit un résultat en recul de 17 points par rapport à août 2012, contre des baisses comprises entre 5 et 11 points pour les autres traits d’image testés.
Ainsi, deux tiers des personnes interrogées jugent que le Parti devrait faire en priorité des propositions pour lutter contre le chômage (67%, +3). En seconde position, la lutte contre la dette et les déficits publics apparaît à un niveau inférieur, évoquée par 40% des interviewés (-1), devançant nettement la lutte contre la délinquance (27%, -5) dans une actualité pourtant marquée par des violences urbaines. La protection de l’environnement est de son côté mentionnée de manière marginale (8%, -3).
Les universités d'été vont probablement accentuer ce climat avec la ligne de fracture interne entre Valls et Taubira.
C'est donc une formation politique très fragilisée qui s'apprête à s'engager dans les élections municipales de mars 2014.
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