François Hollande face à une vague bleue lors des municipales de mars 2014

La rentrée de septembre 2013 est marquée par 7 marqueurs importants :

1) La Présidence et le Gouvernement sont à un plancher technique de popularité oscillant entre 25 et 30 %, une moyenne qui se situe dans les records d'impopularité sous la V ème République. Ce qui est également intéressant c'est que ce plancher de popularité semble figé. Même après de gros efforts de communication, la variable positive est de l'ordre de 1 ou deux points, ce qui est très marginal.


2) Le PS est entré dans une réelle crise d'image de marque. Sur les principaux items (capacité à porter un projet, proximité avec les problèmes de la vie quotidienne, qualité de son personnel politique ...) il est en recul moyen de 25 points dans l'opinion et subit une érosion forte au sein même de ses sympathisants.
C'est un véritable trou d'air rencontré par cette formation politique.


3) Le FN est le seul parti protestataire à capitaliser cette impopularité du parti de gouvernement. Il progresse pour s'établir à un score moyen national aux municipales de l'ordre de 14 %.

Sur ce plan national, il est entré dans la zone où il peut devenir la première force politique aux Européennes, scrutin où il va bénéficier d'un double avantage à la différence des municipales :
- la mobilisation de son électorat dans une démobilisation globale avec une partie de la population prête à se défouler à la différence d'un vote plus "responsable" aux municipales,
- les Verts et le Front de Gauche sont scotchés par leur proximité idéologique avec le PS, parti de gouvernement, ce qui explique les efforts de Mélenchon ce week-end lors des universités d'été pour se démarquer du PS.

Etre le premier parti aux Européennes de juin 2014 est le véritable objectif de Marine le Pen, ce qui serait d'ailleurs une crise politique réelle et une terrible image passée à l'Europe que de voir lors d'un scrutin sur l'Europe la première place gagnée par le parti le plus ... anti-européen.

En conséquence, le FN entend faire profil bas sur les municipales acceptant de se fondre dans des regroupements locaux pour ne pas prendre de risque à trois mois des européennes.


4) L'UMP peine à construire une image séduisante suscitant une volonté de transfert. L'opinion est très anti-PS. Elle n'est pas encore pro-UMP. D'ailleurs, le bilan Sarkozy est jugé négatif pour 54 % des Français.


5) Le Front de Gauche et les Verts s'apprêtent à vouloir se compter au premier tour des municipales. Le PCF s'oppose sur ce point au Front de Gauche pour sauver ses bastions. Et le PS va probablement indiquer aux Verts qu'ils ne peuvent être à la fois dans le Gouvernement sur le plan national et dans l'opposition sur le plan local.

Ce qui est intéressant, c'est que là où existeront des listes Verts + Front de Gauche, l'actuel niveau bas du PS risque de le placer loin derrière la liste locale d'opposition nationale. Or la première place au 1er tour donne toujours un bonus non négligeable car les légitimistes se reportent souvent sur la liste arrivée en tête au premier tour.


6) Le FN pour les Européennes sera confronté à un seuil technique pour passer de 21 % à 23 ou 25 % : progressivement il y a deux FN : le FN du Nord composé de couches populaires ouvrières et le FN du Sud composé de CSP + (entrepreneurs ...). Les attentes sont très différentes quasi-contradictoires en dehors du seul ciment qu'est le rejet de l'immigration. Donc pour ne pas s'exposer à des difficultés internes, très probablement, Marine le Pen sera conduite à replacer ce thème sur le devant de la scène.


7) En conclusion, il est possible localement d'assister lors des municipales à une réelle vague bleue, ce qui explique la tonalité nouvelle du discours de Copé sur la "nationalisation" du scrutin municipal : sanctionner Hollande.

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  • Publié le 1 septembre 2013

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