Noël Mamère et la crise d'identité des Verts
Il y a en ce moment l’émergence d’une nouvelle « génération d’électeurs » avec une totale recomposition des fonds électoraux classiques.
En réalité, les dernières enquêtes laissent apparaître trois France :
- la France populaire. Elle est composée de bas CSP et faibles revenus. Elle est jeune (de 18 à 35 ans). A l’autre bout de la chaîne des âges de la vie, elle est retraitée. Dans ces catégories, le Front national fait au moins 25 % des intentions de votes.
- La France intermédiaire. Elle est composée des catégories socio-professionnelles moyennes, des âges de 30 à 55 ans. Elle a voté François Hollande mais est en plein désarroi.
- La France des notables. Elle est âgée de plus de 55 ans. Ses revenus sont confortables. Elle exerce des responsabilités dans le secteur privé. Elle s’identifie à l’UMP.
Ces trois France laissent des «miettes» aux autres composantes politiques classiques.
La France populaire abandonne son repère classique qu’était le PCF. Celui-ci tombe en conséquence en fond de cale au niveau des intentions de votes : moins de 5 %.
La France intermédiaire se rallie beaucoup à la gauche modérée, social-démocrate. C’est un problème majeur pour la progression électorale d’un courant de démocratie-chrétienne en France mais aussi pour les écologistes.
La France des notables est redoutablement concurrencée. Sur sa droite, le FN lui retire l’électorat populaire voire même une partie de l'électorat CSP + en PACA.
Une nouvelle France du 1er tour d'un scrutin national naît.
Dans ce paysage, les écologistes n'ont plus d'espace.
Les Verts doivent tirer trois enseignements majeurs :
- un parti politique sans présidentiable charismatique lui ouvrant des perspectives de succès est voué à la marginalisation,
- la présidentialisation quasi-absolue de la vie politique française voue à des rassemblements progressifs mettant un terme à l’éclatement des forces politiques,
- a fortiori si le contenu idéologique d'une formation politique n'est pas perçu de façon clairement différenciée.
Noël Mamère tire l'alerte sur la crise d'identité des Verts en panne de leader présidentiable et de contenu incarnant une vraie valeur ajoutée. C'est bien une crise structurelle des Verts qui est ouverte.
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