Grenoble La Villeneuve et le reportage d'Envoyé Spécial : le temps des polémiques violentes
Surprise par l'ampleur et surtout par la violence des commentaires qui entourent le reportage de France 2 sur la Villeneuve Grenoble diffusé jeudi soir.
1) Il est exact que les efforts déployés par des personnels des administrations locales dont les régies de quartiers souvent remarquables comme par des habitants dévoués n’ont pas été mentionnés de façon injuste. Injuste pour les premiers concernés qui témoignent un sens du service public important. Injuste pour la réalité de la vie dans un quartier qui mène des actions de qualité dans de nombreux domaines. Cette facette qui compte a été absente à tort.
2) Mais la défense de la liberté d’information est aussi un enjeu important. Un journaliste est libre d’effectuer ses choix et cette liberté doit être respectée, défendue. Or c'est cette liberté qui est contestée y compris par des élus locaux dans des termes particulièrement agressifs.
3) Il y a une question sérieuse d’insécurité et d’image de marque du quartier de la Villeneuve. Cette question sérieuse doit être traitée avec calme, réalisme et lucidité.
4) En réalité, la crise de nerfs des élus PS sortants traduit une fragilité bien plus profonde qui est celle d’une ville en rupture avec ses mythes entretenus à grands frais. La Villeneuve s’est trop détachée non seulement des valeurs de son origine mais aussi des équilibres naturels d’un quartier “normal”. Mais il y a tant d’autres domaines où des ruptures analogues sont intervenues. Que reste-t-il de la “capitale des Alpes” ? Qu’est ce qui fait aujourd’hui la valeur ajoutée de Grenoble qui se voulait hier la “Californie de la France” ? Qu’est devenu “le modèle grenoblois” à supposer d’ailleurs qu’il ait existé un jour ?
Sur tous ces sujets, la classe politique locale est en sur - régime de mots face aux réalités actuelles.
Ce sur - régime instrumentalise des situations au prix de ne plus correspondre aux réalités. C’est la crise d’un microcosme qui s’est trop replié sur lui-même et qui va vivre une campagne électorale difficile parce que les réalités vont reprendre le dessus, parfois avec exagération comme jeudi soir, mais le temps de la ouate est fini surtout au moment où la décote nationale du PS est lourde et que les conditions de passation de témoin entre Michel Destot et Jérôme Safar sont très atypiques.