Philippe Buerch et Henri Guaino : une journée de terrain à Cannes
Dès sa descente d’avion, Henri Guaino eut droit à une longue interview diligentée par le rédacteur en chef de Nice-Matin, Olivier Biscaye. Il enchaina d’ailleurs, tout au long de la journée, les rendez-vous avec les éditorialistes des journaux et des radios locales.
Premier temps fort de son déplacement sur la Côte d’Azur, sa prise de parole dans l’après-midi, à l’IUT de Nice Sophia-Antipolis. Le directeur, Denis Pascal et le professeur Henri Alexis, se félicitèrent de la présence d’Henri Guaino. Économiste, chargé de mission à la Direction du Trésor au Ministère des Finances, avant de devenir commissaire au Plan de 1995 à 1998, cette personnalité peut en effet se prévaloir d’un large panel d’expériences. C’est avec une grande attention et intérêt évident que les étudiants de l’IUT suivirent son intervention sur le thème : L’emploi en France : doute et espoir de la jeunesse.
Sans minimiser pour autant la gravité de la crise de 2008 qui nous a conduit au bord du gouffre, Henri Guaino les a inciter à s’investir en France même si leur désir de voir d’autres horizons est légitime : « La France à besoin de vous. Vous êtes les architectes de ce nouveau monde ! »
But final de la journée, la conférence, introduite par Philippe Buerch, président de l’association Agir, se déroula dans un salon du Carlton intercontinental de Cannes. Devant un parterre de plus de 300 personnes, notables, commerçants et politiques, Henri Guaino entreprit de situer la France et la République dans le contexte de ce qui ressemble à une inéluctable mondialisation. Une mondialisation sans état d’âme. Pas beaucoup de raisons d’être optimiste mais pas assez non plus pour baisser les bras... Face aux changements de tous ordres, « il nous appartient de réagir sachant que nous ne pouvons plus répondre avec les mêmes instruments qu’autrefois, notamment depuis l’attentat des Twin Towers... »
Moins eurosceptique qu’annoncé, il a prôné une nouvelle ambition européenne : « Il est nécessaire de bâtir une Europe plus politique que jamais mais il faut aussi se méfier, comme en son temps l’avait souligné Albert Camus, de tous les absolutismes. » Il rejette les politiques ultralibérales et s’est montré attaché à une politique sociale, nécessaire, notamment pendant les périodes de crise. Malgré sa grande modernité, il reste attaché à l’homme qu’il a été auprès de Philippe Seguin, celui qui a inventé le concept de la fracture sociale.
Le charisme naturel du conférencier et sa propension à expliquer clairement les choses compliquées, ont séduit son auditoire. On comprend mieux pourquoi Nicolas Sarkozy en avait fait l’un de ses plus proches conseillers.
La soirée se prolongea par un dîner lors duquel Henri Guaino prit la peine, malgré la fatigue accumulée, de saluer chaque personne sans jamais se départir de son sourire franc et charmeur à la... Kennedy.
Cette dernière initiative de l’association Agir a démontré encore une fois la capacité de celle-ci à ordonnancer des débats de grande qualité autour de thèmes de société animés par des intervenants de premier plan. L’association avait précédemment organisé un Colloque sur la Réforme de la justice pénale et une soirée caritative en faveur de la Fondation Claude Pompidou, en présence de madame Chirac. Elle avait aussi reçu l’économiste Daniel Cohen et Frédéric Encel spécialiste du Moyen-Orient.
La réussite de ces différentes initiatives est à mettre sur le compte du dynamisme et du sens de l’organisation de son président fondateur Philippe Buerch. Celui-ci a su constituer autour de lui une équipe solide et crédible, convaincre des partenaires de l’accompagner. Il confirme ainsi son intérêt ou plutôt sa passion pour la chose publique. Cet ensemble de qualités et de motivations le situe de fait comme un acteur incontournable de la biosphère politique (au sens noble du terme) tant au plan local, à commencer par le « Pays de Lérins »... que départemental.
NDLR : La dimension politique n’a pas été absente de cette journée. Par la personnalité d’Henri Guaino d’abord, dont le parcours proche de Philippe Seguin, Jacques Chirac puis enfin de Nicolas Sarkozy à qui il inspira de nombreux discours. Élu député dans les Yvelines, il a soutenu Jean-François Copé lors du Congrès de 2012 pour la présidence de l’UMP... Au premier rang de la conférence, on nota ainsi la présence du Conseiller général de Cannes Centre, Philippe Tabarot, de Gilles Cima adjoint représentant le député maire Bernard Brochand et dans l’assistance, David Lisnard, premier adjoint et Conseiller général de Cannes Est...
Source : extrait de Paris Cote d'Azur : M. Alain Dartigues (avec l'accord de l'auteur)