Montréal : Mélanie Joly ou l'art de séduire en politique
La politique n'est pas Hollywood. Et pourtant, qui pourrait nier la place toujours croissante de la séduction en politique ? Etonner, captiver, plaire sont des enjeux majeurs en politique.
Mélanie Joly en est la dernière illustration talentueuse dans l'actuelle course municipale de Montréal.
Elle incarne la séduction moderne faite d'énergie, de décontraction. C'est le style "manager" appliqué à la politique.
Cette forme efface-t-elle le fond ?
Avec la progression des supports de communication et la place croissante du visuel, l'apparence ne remplace pas l'action. Elle est l'action. La forme fait aussi partie du fond, du style.
Il faut que le public s'identifie au candidat. Le candidat doit être le résumé du projet. Il ne s'agit pas de séduire pour séduire mais de séduire pour agir. En France, en 2012, Hollande sur son scooter, c'était l'opposé de la Porsche Carrera de DSK ou des yachts de Sarkozy. Le scooter était la mobilité normale. En luttant contre son embonpoint, il menait la bataille partagée avec des millions de citoyens. Il devenait la star des anti-stars.
A Montréal actuellement, Mélanie Joly c'est la simplicité proche : l'équipe familiale de campagne, la jeunesse assumée, la féminité revendiquée ... bref, l'opposé des autres candidats terriblement masculins incarnant à la caricature le pouvoir traditionnel.
L'image porte le message. En un coup d'oeil, la seule présence de Mélanie Joly porte le changement d'âge voulu par l'opinion après des mois d'images de turpitudes, d'une classe politique usée, d'une atteinte grave à la réputation internationale de Montréal.
Tout le reste même sincère parait sans prise. L'image de Mélanie Joly est à elle seule la "nouvelle ville de Montréal" et c'est contre ce symbole que ses concurrents doivent lutter dans des conditions de plus en plus délicates.